Résumé
À l’heure où l’économie numérique transforme radicalement les modèles de création et de diffusion des contenus, les systèmes de propriété intellectuelle en Afrique, notamment au sein de l’espace OAPI, font face à des défis sans précédent. Cet article analyse les lacunes réglementaires actuelles, les menaces spécifiques pesant sur la création africaine et propose des solutions concrètes pour sécuriser les droits des créateurs à l’ère du digital.
Abstract
In the context of the digital economy fundamentally reshaping content creation and distribution models, intellectual property systems in Africa, particularly within the African Intellectual Property Organization (OAPI) framework, are confronted with unprecedented challenges. This article critically examines the existing regulatory gaps and the specific threats facing African creative works in the evolving digital environment. It further proposes targeted recommendations to enhance the protection and enforcement of intellectual property rights, thereby supporting the sustainable development of creativity on the continent.
Mots-clés : Droit d’auteur numérique, cybersquatting, blockchain, smart contracts, noms de domaine.
INTRODUCTION
La révolution numérique bouleverse les paradigmes traditionnels de la propriété intellectuelle (PI). Dans l’espace de l’Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle (OAPI), regroupant 17 pays africains francophones[1], les créateurs et entrepreneurs évoluent dans un environnement juridique souvent inadapté aux réalités numériques transfrontalières. L’Accord de Bangui révisé en 2015, bien qu’entré en vigueur en 2020, ne prévoit pas de régime dédié aux noms de domaine[2], créant une insécurité juridique majeure face à la digitalisation croissante des entreprises africaines.
Dans ce contexte, la Stratégie de Transformation Numérique de l’Union africaine (2020-2030) ambitionne un marché numérique unique[3], conditionnant la compétitivité de l’innovation et la captation de valeur par les créateurs africains. Entre absence d’harmonisation, multiplication des contrefaçons en ligne et obsolescence des mécanismes de protection, une réforme urgente s’impose pour permettre une protection efficace des droits intellectuels en Afrique. Présentation générale. Cet article portera sur la propriété intellectuelle à l’ère du numérique, en se concentrant sur les nouveaux défis rencontrés par les créateurs africains, notamment les jeunes entrepreneurs, juristes, porteurs de projets et innovateurs. Il paraît opportun de circonscrire certaines comme la propriété intellectuelle (PI) qui peut être comprise comme l’ensemble des droits exclusifs accordés sur les créations de l’esprit (œuvres artistiques, inventions, marques, etc.). L’économie numérique s’entend quant à elle à toute activité économique fondée sur les technologies de l’information et de la communication. Deux autres notions méritent d’être précisées dans le cadre de cette étude, d’une part le cybersquatting qui renvoie à l’enregistrement abusif de noms de domaine dans le but d’en tirer profit, en violation des droits de propriété intellectuelle préexistants. D’autre part, il la Blockchain et les smart contracts qui sont technologies permettant une sécurisation et une automatisation des droits numériques.
L’Afrique a vu une expansion rapide de l’utilisation des technologies numériques, mais les cadres juridiques régionaux, notamment via l’OAPI, peinent à s’adapter à ces innovations. Une meilleure compréhension de la PI à l’ère du numérique est cruciale pour permettre aux créateurs africains de protéger leurs innovations et de participer pleinement à cette nouvelle économie mondiale. Comment les jeunes créateurs et porteurs de projets africains peuvent-ils comprendre, anticiper et sécuriser leurs droits de propriété intellectuelle à l’ère numérique dans un cadre juridique encore en évolution ? Une adaptation ciblée des cadres législatifs et l’utilisation des technologies innovantes peuvent offrir des solutions efficaces aux défis actuels de protection des droits numériques en Afrique.Equiper les jeunes acteurs africains du numérique des connaissances pratiques pour protéger leurs créations et anticiper les risques liés à la propriété intellectuelle ne serait pas anodin. Dans le cadre de cette étude, il s’agira d’identifier les principaux défis de la PI numérique en Afrique, d’expliquer les droits applicables aux créations numériques et en de proposer des stratégies et outils concrets pour sécuriser les projets innovants.Le développement s’articulera autour de deux grandes parties : les défis contemporains de la propriété intellectuelle à l’ère numérique (I) ainsi que les clés pour comprendre et sécuriser ses droits dans cet environnement digital (II).
I. LES DÉFIS CONTEMPORAINS DE LA PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE À L’ÈRE NUMÉRIQUE
Abordons tout d’abord les défis contemporains de la propriété intellectuelle à l’ère numérique, défis qui soulignent la nécessité d’une réforme profonde. Pour commencer, en premier lieu, abordons tout d’abord le décalage du cadre juridique avec la réalité numérique.
A. Un cadre juridique en décalage avec la réalité numérique
Attardons-nous sur le premier défi structurel : Un cadre juridique en décalage avec la réalité numérique. Ce constat s’illustre, en premier lieu, par l’absence d’harmonisation réglementaire efficace au sein de l’espace OAPI.
1. Absence d’harmonisation réglementaire efficace au sein de l’espace OAPI
L’analyse comparative des textes OAPI et des besoins réels issus des pratiques numériques africaines révèle un fossé préoccupant. Dans l’espace OAPI, aucune réglementation spécifique n’a encore été consacrée aux noms de domaine, bien qu’on puisse trouver çà et là des règles nationales, régionales ou internationales susceptibles d’adresser certains aspects de cette matière[4]. Cette absence d’harmonisation crée une insécurité juridique majeure pour les créateurs et entrepreneurs africains qui évoluent dans un environnement numérique transfrontalier.
Le cadre législatif traditionnel ne répond pas aux réalités actuelles telles que la diffusion en ligne, le streaming et les ventes numériques. La coexistence difficile entre le régime de droit d’auteur et celui de la propriété industrielle ajoute des zones grises propices aux abus. Le régime du droit d’auteur, par sa nature personnaliste, tend à favoriser l’auteur, tandis que le régime de la propriété industrielle vise plutôt à inciter les entreprises à investir dans la recherche[5]. Cette dualité ne concilie pas les mêmes intérêts et génère des zones grises, notamment concernant la titularité des créations intellectuelles des salariés, où la dépendance juridique et économique peut être source d’abus et de marginalisation.
Il est donc clair que cette lacune réglementaire OAPI génère un vide juridique préjudiciable aux acteurs du numérique. De plus, dans le prolongement de ce qui précède, il faut noter l’inadaptation des législations traditionnelles face aux nouveaux modes de diffusion.
2. Inadaptation des législations traditionnelles face aux nouveaux modes de diffusion
Les lois nationales ou régionales sur le droit d’auteur doivent être régulièrement revues pour relever les défis des nouvelles technologies[6]. L’avènement des réseaux numériques et d’Internet entraîne des bouleversements dont les répercussions se font sentir non seulement au niveau de la création des contenus mis en ligne, mais aussi sur la question des droits applicables.
Les transformations induites par Internet et les réseaux numériques, telles que la désintermédiation et la dématérialisation, rendent difficile le contrôle de l’utilisation des œuvres par les auteurs[7]. De plus, l’illusion du « libre accès » favorise la violation systématique des droits d’auteur. Internet est fréquemment perçu comme un espace où tout est accessible sans contrainte, remettant en cause l’équilibre entre l’intérêt des auteurs et le droit du public à accéder à la culture.
L’émergence de modèles économiques novateurs (streaming, abonnement, freemium, premium) n’est pas encore pleinement encadrée juridiquement dans l’espace OAPI[8]. Les traités Internet de l’OMPI (WCT/WPPT) encadrent la protection à l’ère digitale, notamment concernant les mesures techniques de protection, l’information sur le régime des droits, les programmes d’ordinateur et les bases de données[9], mais la transposition effective et l’articulation avec les usages contemporains restent inégales. Cette incomplétude normative fragilise l’équilibre entre l’accès du public et les droits des auteurs, et contribue à la dilution des redevances sur des plateformes à gouvernance extra-régionale.
Ainsi, face à la désintermédiation et aux modèles économiques émergents, l’obsolescence des textes traditionnels est avérée. Enfin, il convient d’évoquer également une menace spécifique et grandissante : le cybersquatting, une menace insuffisamment sanctionnée.
3. Le cybersquatting : une menace insuffisamment sanctionnée
Le cybersquatting se définit comme l’enregistrement intentionnel d’un nom de domaine reproduisant une marque utilisée par un tiers, dans le but d’empêcher le propriétaire légitime d’établir un site web identifié par un nom de domaine identique[10]. Les objectifs sont multiples : générer des clics publicitaires, revendre le nom de domaine au plus offrant, ou vendre des produits similaires.
Le cybersquatting peut prendre différentes formes :
- Utilisation d’une extension différente (exemple : www.jumya.cm au lieu de www.jumia.com)
- Ajout d’une faute de frappe intentionnelle (typosquatting)
- Ajout d’un pluriel (www.jumias.cm)
- Séparation des mots par tirets
- Inversion des mots
- Le cybersquatting est difficilement sanctionné dans l’espace OAPI, notamment du fait de l’absence d’une procédure accélérée et indemnisatrice comparable à l’UDRP applicable aux gTLD[11]. Le système des noms de domaine repose sur la règle du « Premier arrivé, premier servi », ce qui entraîne inévitablement des conflits avec les droits antérieurs (marques, noms commerciaux). De plus, le nom de domaine, bien que reconnu comme signe distinctif, n’est pas assimilé juridiquement à une marque et ne bénéficie ni des principes de spécialité ni de territorialité des marques[12].
Les mécanismes de résolution existants présentent des limites importantes :
La procédure UDRP (Uniform Domain Name Dispute Resolution Policy) de l’ICANN ne vise que certains noms de domaine génériques (.com, .net, .org) et ne permet pas d’indemnisation pécuniaire, ce qui limite l’effet dissuasif face aux comportements opportunistes[13].
Pour les ccTLD (country-code top-level domains), des politiques locales existent (exemple : Cameroun .cm géré par l’ANTIC) avec des régimes et prestataires variables, pouvant créer des brèches de typosquatting et de parasitisme selon l’extension ciblée[14].
Cette lacune nuit gravement à la reconnaissance et à la valorisation des marques africaines en ligne. La juxtaposition du principe « premier arrivé, premier servi » et des droits antérieurs de marque appelle une procédure OAPI inspirée de l’UDRP, complétée par des voies indemnitaires et des mesures conservatoires adaptées à l’environnement numérique.
En conclusion de cette première partie, l’absence d’un mécanisme indemnitaire adéquat fait du cybersquatting une menace persistante contre l’identité numérique des marques africaines. L’examen de ces multiples contraintes et vulnérabilités met en lumière la complexité du paysage et la nécessité impérieuse de moderniser le droit de la PI.
B. Des menaces spécifiques à la création africaine dans le digital
Au-delà des limites structurelles du cadre juridique, passons maintenant à l’analyse des menaces spécifiques à la création africaine dans le digital. En ce sens, le premier risque identifié est la vulnérabilité face aux contrefaçons facilitées par les plateformes en ligne.
1. Vulnérabilité face aux contrefaçons facilitées par les plateformes en ligne
Internet a créé des capacités prodigieuses de stockage, de diffusion et de récupération des informations, mais dans le même temps, les possibilités de contrefaçon des œuvres protégées se sont largement développées[15]. La mondialisation des échanges commerciaux et le développement des nouvelles technologies ont conduit à un accroissement inévitable de la contrefaçon sur Internet et à une difficulté accrue d’appréhension de celle-ci.
La diffusion rapide et souvent éphémère des contenus sur Internet complique l’identification des contrefacteurs. La difficulté majeure réside dans la matérialisation des actes de contrefaçon commis en ligne[16]. L’exemple des « ventes flash » témoigne de ces difficultés : l’auteur de l’offre contrefaisante est extrêmement difficile à identifier avant que l’offre ne disparaisse.
La responsabilité limitée des intermédiaires techniques (hébergeurs, fournisseurs d’accès) freine les actions en contrefaçon et la suppression des contenus illicites[17]. Les fournisseurs d’accès et les hébergeurs bénéficient d’un régime favorable de responsabilité : ils ne sont pas responsables des contenus dont ils permettent l’accès et ne sont pas tenus d’une obligation générale de surveillance. Cette exemption limite considérablement la capacité des titulaires de droits à obtenir des réparations rapides et efficaces.
Les difficultés juridiques transfrontalières compliquent encore la situation. Déterminer la loi applicable en cas de contrefaçon est complexe, car les actes peuvent impliquer plusieurs pays simultanément[18]. La règle de la focalisation (application de la loi du pays où la protection est réclamée) implique des analyses détaillées et coûteuses pour chaque cas.
L’impact économique de la contrefaçon numérique en Afrique est considérable : elle impacte gravement la rémunération des artistes et développeurs, créant des pertes financières substantielles et décourageant l’innovation locale[19].
En somme, la contrefaçon en ligne, compliquée par la difficulté de matérialisation et le régime des intermédiaires, impacte gravement la chaîne de valeur créative africaine. De surcroît, il est nécessaire de souligner les limites des systèmes actuels de gestion collective.
2. Limites des systèmes actuels de gestion collective
Les sociétés de gestion collective peinent à s’adapter aux nouvelles technologies numériques, notamment pour la collecte transfrontalière des droits en streaming[20]. Les systèmes actuels de gestion collective sont limités et mal adaptés à un contexte de globalisation numérique. La rupture du contrôle des œuvres due à la désintermédiation et à la dématérialisation rend difficile le contrôle de l’utilisation et de la distribution des œuvres par les auteurs.
L’interopérabilité des sociétés de gestion avec les grandes plateformes et les schémas de micro-rémunération demeure insuffisante, ce qui freine la collecte transfrontalière en régime de streaming[21]. Une plateforme régionale de gestion collective numérique interopérable avec les grandes plateformes internationales serait un levier stratégique pour améliorer la transparence et la rémunération[22]. Des outils numériques OAPI (horodatage, dépôts électroniques et reporting standardisé) et des accords techniques régionaux pourraient améliorer la répartition et la transparence des flux. En conclusion, l’insuffisante interopérabilité des OGC constitue un frein majeur à la juste rémunération des auteurs à l’ère du streaming. Pour illustrer ces difficultés de manière concrète, prenons l’exemple pratique : la protection insuffisante des droits d’auteur.
3. Exemple pratique : protection insuffisante des droits d’auteur
Un cas concret illustre ces défaillances : un musicien africain victime de streaming illégal sur des plateformes internationales subit une perte financière aggravée par l’absence de contrepartie ou de recours juridique rapide[23]. Les œuvres circulent librement sur Internet sans autorisation, générant des revenus substantiels pour les plateformes mais rien pour les créateurs originaux.
Les problèmes de gestion des exceptions au droit d’auteur se posent également : des actes tels que la reproduction provisoire, le « caching », le « browsing » ou le « text and data mining » peuvent porter atteinte aux droits d’auteur et nécessitent des adaptations législatives pour préserver l’équilibre entre créateurs et utilisateurs[24]. Certains pays comme la France ont mis en place des mécanismes (HADOPI) dont l’efficacité fait débat, mais aucun système similaire n’existe dans l’espace OAPI, laissant les créateurs africains particulièrement vulnérables.
Cet exemple pratique vient clore cette analyse des menaces et confirme l’urgence d’établir des mécanismes de recours et de protection efficaces dans l’espace OAPI. Pour conclure la section B, ces vulnérabilités prouvent que la création africaine est exposée à un risque systémique qui nécessite des solutions ciblées et régionales.
II. LES CLÉS POUR COMPRENDRE ET SÉCURISER SES DROITS DANS L’ENVIRONNEMENT DIGITAL
Face à ces défis, il est essentiel d’examiner les clés pour comprendre et sécuriser ses droits dans l’environnement digital. Commençons par la Compréhension des droits et des mécanismes de protection adaptés.
A. Compréhension des droits et mécanismes de protection adaptés
Cette compréhension passe par la distinction des Droits fondamentaux : droit d’auteur, marques, brevets et noms de domaine.
1. Droits fondamentaux : droit d’auteur, marques, brevets et noms de domaine
Précisons d’abord l’application du droit d’auteur à l’ère numérique.
a) Le droit d’auteur à l’ère numérique
Le droit d’auteur protège les créations littéraires et artistiques. Dans le contexte numérique, il doit garantir les intérêts légitimes des auteurs sans frustrer un public toujours plus nombreux, avide d’accéder aux connaissances[25]. Les réalités de l’utilisation des contenus culturels se trouvent radicalement bouleversées : ce qui aurait été payé pour l’acquisition de l’œuvre prend désormais la forme du prix de l’accès et de l’utilisation.
Les traités OMPI (WCT/WPPT) renforcent la protection à l’ère digitale en consacrant la protection des œuvres numériques et en renforçant l’effectivité des droits, impliquant pour les auteurs OAPI de valoriser les mesures techniques et l’information sur la gestion des droits[26].
En somme, le droit d’auteur doit concilier la protection des œuvres avec les nouveaux modèles d’accès et d’utilisation en ligne. Intéressons-nous ensuite aux marques et aux noms de domaine.
b) Les marques et les noms de domaine
Le nom de domaine est devenu, avec le développement du commerce électronique, une composante fondamentale de la stratégie des entreprises, constituant l’enseigne virtuelle du marchand sur Internet[27]. Il permet, au même titre que les signes traditionnels de l’entreprise, d’attirer la clientèle et est doté d’une valeur économique considérable.
Les marques s’articulent avec les noms de domaine, mais les procédures diffèrent selon les extensions (gTLD/ccTLD)[28], d’où l’intérêt d’une stratégie multi-extensions et d’une veille UDRP/ccTLD coordonnée. La gestion coordonnée des marques et noms de domaine, combinée à une politique interne de R&D et confidentialité, est essentielle pour la valorisation des actifs intellectuels.
Ainsi, une stratégie multi-extensions et une veille coordonnée sont essentielles pour protéger l’identité virtuelle de l’entreprise. Enfin, terminons cette revue par l’examen des brevets et de la propriété industrielle.
c) Les brevets et la propriété industrielle
Le régime de la propriété industrielle vise à inciter les entreprises à investir dans la recherche. L’Accord de Bangui encadre la propriété industrielle et la titularité des inventions de salariés[29], à intégrer dans des politiques internes de R&D et de confidentialité. Pour les inventions réalisées par des salariés, la primauté revient majoritairement à l’employeur pour les inventions réalisées dans le cadre d’une mission confiée ou en utilisant des moyens de l’entreprise.
En conclusion, les dispositifs relatifs aux brevets nécessitent l’intégration de politiques internes de R&D pour sécuriser la titularité des inventions de salariés. Ces distinctions sont la base d’une gouvernance PI solide et adaptée aux réalités économiques du numérique. Au-delà du cadre juridique, il convient d’analyser les innovations technologiques comme leviers de sécurisation.
2. Innovations technologiques comme leviers de sécurisation
Citons d’abord l’usage de la blockchain pour preuve de paternité.
a) La blockchain pour preuve de paternité
La blockchain offre une preuve immuable de paternité des œuvres, résistante à la falsification[30]. Cette technologie peut servir à établir de manière incontestable et horodatée la paternité d’une création intellectuelle, créant une preuve immuable utile pour démontrer la paternité et l’intégrité des œuvres à faible coût. Cette avancée majeure permet aux créateurs africains de prouver l’antériorité de leurs créations sans dépendre exclusivement d’organismes officiels.
L’utilisation de la blockchain assure une preuve d’antériorité et d’intégrité précieuse pour le créateur. Ensuite, de même nature, les smart contracts pour gestion automatisée des droits constituent une avancée majeure.
b) Smart contracts pour gestion automatisée des droits
Les smart contracts automatisent la gestion des droits et des redevances[31]. Les contrats intelligents permettent une gestion automatisée des droits de propriété intellectuelle, notamment pour :
- Le versement automatique des redevances dès qu’une œuvre est utilisée ;
- La gestion décentralisée des licences ;
- Le suivi transparent et en temps réel des utilisations ;
- L’application automatique des conditions contractuelles sans intervention humaine.
Cette distribution automatisée des redevances et la gestion transparente des licences facilitent la monétisation granulaire sur des plateformes ou des places de marché.
Les smart contracts permettent une monétisation plus transparente et dynamique des droits d’utilisation. Enfin, un dernier outil clé est la signature électronique et la certification.
c) Signature électronique et certification
La signature électronique sécurisée permet de garantir l’intégrité des transactions numériques[32]. Le contrat électronique est sécurisé par la signature électronique sécurisée et l’attribution de certificats par un tiers de confiance. La signature électronique qualifiée a trois fonctions essentielles :
- Identification de la personne dont elle émane ;
- Certification de l’origine et de l’intégrité des documents ;
- Manifestation du consentement aux obligations contractuelles.
Les lois nationales (Sénégal[33], Cameroun) ont adopté le principe de l’équivalence fonctionnelle, assimilant parfaitement l’écrit électronique à l’écrit traditionnel, facilitant ainsi les transactions numériques sécurisées. La signature électronique, reconnue dans plusieurs pays africains, fonde la validité des contrats numériques et l’intégrité documentaire dans des transactions transfrontalières.
Grâce au principe de l’équivalence fonctionnelle, la signature électronique garantit la validité et l’intégrité des engagements numériques. Il apparaît que les avancées technologiques offrent des outils probatoires et contractuels puissants pour pallier les faiblesses du cadre traditionnel. Afin de concrétiser ces principes, il est nécessaire d’évoquer l’Application concrète : dépôts électroniques et traçabilité.
3. Application concrète : dépôts électroniques et traçabilité
L’horodatage des œuvres et l’usage de tiers de confiance pour certifier les échanges renforcent la chaîne de preuve indispensable en cas de litige[34]. La mise en place de dépôts électroniques avec horodatage, lettres recommandées électroniques et recours à des tiers de confiance renforce la chaîne de preuve.
Les technologies numériques permettent désormais d’effectuer des dépôts électroniques auprès des organismes de gestion collective ou des offices de propriété intellectuelle, avec horodatage et certification garantissant la date de création. Les outils numériques pour la traçabilité incluent :
- Utilisation de lettres recommandées électroniques avec valeur juridique ;
- Recours à des tiers de confiance pour authentifier l’envoi/réception de documents ;
- Cartographie numérique des actifs intellectuels de l’entreprise ;
- Logiciels dédiés pour gérer et suivre les titres de propriété intellectuelle ;
- Cartographies numériques d’actifs et registres internes participent à une gouvernance efficace[35].
Des cartographies d’actifs immatériels et des registres internes des titres améliorent la gouvernance PI et la préparation aux due diligences. L’objectif est d’aligner les pratiques d’entreprise sur les standards régionaux et internationaux pour fluidifier la preuve et les recours.
L’alignement des pratiques de dépôts sur les standards numériques (horodatage, certification) est donc crucial en matière probatoire.
B. Stratégies concrètes pour anticiper et gérer les risques
Tournons-nous à présent vers les Stratégies concrètes pour anticiper et gérer les risques. La gestion des risques commence par la Prévention du cybersquatting par une veille active.
1. Prévention du cybersquatting par une veille active
À cet égard, il est indispensable de mener un enregistrement stratégique des noms de domaine.
a) Enregistrement stratégique des noms de domaine
Une veille stratégique associée à un enregistrement proactif des extensions principales et variantes limite l’exposition aux typosquattings[36]. Une stratégie proactive d’enregistrement des noms de domaine est essentielle pour toute entreprise présente en ligne :
- Enregistrer les principales extensions (.com, .net, .org, extensions géographiques pertinentes comme .cm, .sn, .ci) ;
- Anticiper les variantes (avec/sans tirets, pluriels, fautes de frappe courantes) ;
- Surveiller les enregistrements susceptibles de créer confusion avec votre marque ;
- Effectuer la déclaration des noms de domaine au registre du commerce et des sociétés.
L’enregistrement défensif des principales extensions et variantes, combiné à une surveillance des dépôts et du WHOIS, réduit l’exposition au typosquatting et au domain tasting. Le recours à l’UDRP pour les gTLD et aux politiques nationales pour les ccTLD (ex. .cm/ANTIC) doit être planifié contractuellement et budgétairement.
Cette stratégie proactive réduit l’exposition et permet de mieux contrôler son identité numérique. De plus, il est crucial de compléter cette stratégie par la création d’une procédure OAPI de résolution des litiges.
b) Création d’une procédure OAPI de résolution des litiges
La création d’une procédure OAPI inspirée de l’UDRP, avec des sanctions dissuasives, est recommandée[37]. Une convergence OAPI-registries pour une procédure régionale inspirée de l’UDRP renforcerait l’effet dissuasif. La coopération entre OAPI, registres ccTLD et OMPI (services UDRP/ADR) peut instaurer des filières spécialisées et des barèmes raisonnés, favorisant l’accès des PME-créateurs[38].
Seule une procédure régionale dissuasive permettra d’apporter une réponse rapide et indemnisatrice au cybersquatting. Au-delà du cybersquatting, il est impératif d’utiliser des technologies émergentes et de bonnes pratiques. La combinaison de l’enregistrement stratégique et d’une résolution de litige efficace est la meilleure parade contre les atteintes à l’identité numérique. Au-delà du cybersquatting, il est impératif d’utiliser des technologies émergentes et de bonnes pratiques.
2. Utiliser des technologies émergentes et bonnes pratiques
La première bonne pratique est la gestion dynamique du capital intellectuel.
a) Gestion dynamique du capital intellectuel
L’investissement dans le capital intellectuel joue un rôle important dans les chaînes de valeur mondiales[39]. Dans de nombreux pays de l’OCDE, l’investissement des entreprises dans le capital intellectuel augmente plus rapidement que l’investissement dans le capital physique, témoignant de la transition vers une économie de la connaissance. Les entreprises des économies de la connaissance investissent massivement dans le capital intellectuel, facteur reconnu de performance et de compétitivité[40].
Les bonnes pratiques organisationnelles incluent :
- Établir une fonction de directeur des actifs intellectuels relevant directement de la haute direction ;
- Créer un IP Office et formaliser une IP Policy (politique écrite de gestion de la PI) ;
- Former tous les salariés à la culture de la propriété intellectuelle ;
- Recenser systématiquement toutes les créations (déclaration obligatoire des innovations) ;
- Aligner la stratégie de PI sur la stratégie globale de l’entreprise.
L’alignement stratégie PI/stratégie d’entreprise conditionne la captation de valeur sur les marchés numériques[41].
L’alignement de la stratégie PI sur la stratégie globale est la clé de la compétitivité des entreprises. En outre, il ne faut pas négliger la veille technologique et juridique active.
b) Veille technologique et juridique active
Les entreprises qui connaissent un succès mondial ont adopté des stratégies de propriété intellectuelle particulièrement sophistiquées. Cette stratégie devient de plus en plus importante dans l’économie du savoir, mondialisée et dématérialisée[42]. La veille doit inclure :
- Surveillance permanente de l’environnement concurrentiel ;
- Cartographie des brevets et études de liberté d’exploitation ;
- Travail en réseau et participation à des écosystèmes innovants ;
- Suivi de l’évolution réglementaire aux niveaux national, régional et international.
Cette veille est un facteur critique de succès dans un environnement réglementaire et technologique en mutation constante. Ces pratiques, notamment la gestion dynamique du capital intellectuel, sont essentielles pour capturer la valeur dans l’économie de la connaissance. Terminons cette section par l’examen de la gestion contractuelle rigoureuse.
3. Gestion contractuelle rigoureuse
Examinons les spécificités des contrats internationaux de transfert de technologie.
a) Contrats internationaux de transfert de technologie
Les contrats internationaux doivent inclure clauses de confidentialité, étendue des droits, gestion des améliorations technologiques, et prévoir des mécanismes sécurisés de consentement électronique[43]. Pour les contrats de transfert de technologie en contexte numérique, il est essentiel d’inclure :
- Clauses de confidentialité renforcées protégeant les informations sensibles ;
- Définition précise de l’étendue des droits transférés (exclusivité, sous-licences autorisées) ;
- Gestion des améliorations technologiques futures et leur attribution ;
- Clauses de formation et d’assistance technique pour assurer le transfert effectif ;
- Mécanismes de résiliation clairement définis avec leurs conséquences ;
- Organisation des responsabilités (assurances, garanties contre l’éviction) ;
- Clause de loi applicable et de juridiction compétente pour éviter les conflits de compétence.
La protection du parcours de consentement (information précontractuelle, double-clic, signature qualifiée) et la répartition des responsabilités de paiement et d’hébergement renforcent la sécurité juridique[44].
Ces contrats doivent être blindés par des clauses précises (confidentialité, loi applicable) pour prévenir les conflits. De même, il est vital de se concentrer sur la protection du contrat électronique.
b) Protection du contrat électronique
Le contrat électronique doit être sécurisé par[45]:
- Obligation d’information claire et complète du cocontractant avant l’engagement ;
- Système du double clic garantissant un consentement réfléchi et non impulsif ;
- Signature électronique qualifiée avec certification par tiers de confiance ;
- Sécurisation des paiements en ligne avec répartition claire des responsabilités ;
- Encadrement des intermédiaires (hébergeurs, plateformes) et de leurs obligations.
L’usage de standards probatoires et de certificats tiers facilite l’exécution et les remèdes en cas de violation.
Le respect des standards probatoires (double clic, signature qualifiée) est nécessaire pour fonder la validité des transactions numériques. En résumé, la gestion proactive des risques repose sur l’anticipation, la rigueur contractuelle et une culture PI interne forte. Enfin, un dernier axe de travail est la Surveillance digitale et la coopération régionale.
C. Surveillance digitale et coopération régionale
En pratique, cela passe par la mise en place d’outils de surveillance et de notices.
1. Mise en place d’outils de surveillance et de notices
Des outils automatisés de détection des violations en ligne, complétés par des protocoles harmonisés OAPI-OMPI, faciliteront les retraits rapides et les actions internationales[46]. Des solutions automatisées de détection des atteintes sur marketplaces et réseaux sociaux permettent des retraits rapides et alimentent les demandes en justice.
L’utilisation d’outils technologiques est indispensable pour protéger efficacement ses droits :
- Utilisation d’outils automatisés pour détecter les contrefaçons en ligne ;
- Monitoring des réseaux sociaux et des plateformes de commerce électronique ;
- Alertes automatiques en cas d’utilisation non autorisée de marques ou d’œuvres ;
- Veille sur les dépôts de noms de domaine et de marques similaires.
La standardisation des notifications et la conservation de preuves numériques sont essentielles pour la célérité et la réussite des actions. Le renforcement des pouvoirs et protocoles OAPI/États accroît l’efficacité des mesures provisoires et des saisies douanières.
La standardisation des protocoles OAPI-OMPI est la clé pour le retrait rapide et l’efficacité des actions en justice. De plus, il est nécessaire de consolider la coopération régionale et internationale.
2. Renforcer la coopération régionale et internationale
La coopération régionale et internationale doit se renforcer pour consolider un marché numérique unique africain[47]. Pour mieux défendre ses droits dans l’espace OAPI :
- Utilisation des mécanismes de résolution des litiges (UDRP pour les domaines génériques, organismes nationaux comme l’ANTIC au Cameroun) ;
- Coopération entre organismes de gestion collective des différents pays ;
- Harmonisation progressive des pratiques et des législations ;
- Partage d’expériences et de bonnes pratiques entre innovateurs africains ;
- Plaidoyer commun pour une réforme législative adaptée au numérique.
L’articulation avec la Stratégie numérique de l’Union Africaine (marché numérique unique) soutient l’harmonisation et la sécurité juridique des échanges[48]. Des programmes conjoints de formation et d’outillage des sociétés de gestion renforcent la collecte transfrontalière, tout en renforçant les capacités régionales de coopération.
Le partage d’expériences et l’harmonisation des pratiques sont cruciaux pour bâtir un marché numérique unique et sécurisé. En guise de conclusion, nous terminerons par l’importance des stratégies de protection multicanale.
3. Stratégies de protection multicanale
Une approche globale de protection implique[49] :
- Diversifier les actifs de PI : Ne pas se limiter aux brevets, mais utiliser aussi les marques, le design, les bases de données, le capital organisationnel ;
- Adapter la stratégie selon le contexte : parfois privilégier le brevet, parfois le secret, parfois la licence ouverte (innovation ouverte) ;
- Gestion équilibrée entre appropriation et partage dans les projets collaboratifs (coopétition) ;
- Réexaminer périodiquement la pertinence et la rentabilité de chaque titre de propriété intellectuelle.
La diversification des titres (marques, dessins, bases de données, secrets d’affaires) et l’arbitrage entre brevet/licence ouverte/secret selon les marchés optimisent les coûts et la vitesse d’appropriation. Une révision régulière du portefeuille selon la rentabilité et l’usage effectif permet de céder, maintenir ou étendre les protections. Cette gouvernance dynamique soutient la compétitivité des acteurs OAPI sur des chaînes de valeur numériques en expansion.
Ceci confirme que la diversification des titres et la gouvernance dynamique des actifs immatériels sont essentielles pour la compétitivité durable des acteurs OAPI. Pour conclure, une action multicanale, coordonnée et soutenue par la coopération régionale est la seule voie pour garantir l’effectivité des droits des créateurs africains. En définitive, la sécurisation des droits dans le digital repose sur la parfaite maîtrise des outils juridiques et technologiques disponibles.
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
Les défis de la propriété intellectuelle à l’ère numérique en Afrique nécessitent une approche globale et multidimensionnelle. La PI à l’ère numérique en Afrique nécessite une refonte urgente du cadre OAPI intégrant noms de domaine, plateformes numériques et mécanismes anti-contrefaçon adaptés. La propriété intellectuelle ne doit plus être perçue comme un épiphénomène juridique ou une contrainte administrative, mais comme un axe durable de structuration de l’entreprise et un levier stratégique de développement de l’économie africaine dans son ensemble. Dans l’économie numérique mondialisée, la protection effective des créations intellectuelles africaines conditionne la capacité du continent à capturer la valeur de ses innovations et à participer pleinement à la révolution numérique, garantissant la compétitivité et la valorisation des créations intellectuelles africaines. Les défis posés par la révolution numérique peuvent être surmontés par une meilleure compréhension des droits, une adaptation des cadres législatifs africains et l’intégration d’outils technologiques innovants. L’association d’une réforme juridique ciblée avec l’adoption des nouvelles technologies permet d’offrir un environnement plus sûr et efficace pour la protection des créations numériques africaines. Cet article a eu pour ambition de clarifier les enjeux, d’informer sur les droits, et de proposer des méthodes concrètes pour sécuriser les projets innovants dans un cadre numérique. Encourager l’harmonisation rapide des législations en matière de PI numérique au sein de l’OAPI. Promouvoir la formation continue des créateurs et juristes sur les outils numériques de protection. Renforcer la coopération régionale et internationale pour des actions concertées contre le cybersquatting et la contrefaçon numérique.
RECOMMANDATIONS PRIORITAIRES
1. Réforme législative urgente
Réformer sans délai le cadre OAPI pour intégrer noms de domaine, plateformes et mécanismes accélérés anti-contrefaçon, en cohérence avec WCT/WPPT et les meilleures pratiques UDRP/ccTLD[50]. L’adaptation du cadre juridique OAPI aux réalités numériques doit inclure la régulation des noms de domaine, du streaming, des plateformes et de la blockchain.
2. Infrastructures numériques dédiées
Mettre en place une plateforme OAPI de gestion collective numérique interopérable avec les grandes plateformes internationales, avec dépôts électroniques, horodatage et reporting standardisé[51]. Cette infrastructure facilitera le suivi et la rémunération des créateurs.
3. Adoption des technologies émergentes
Généraliser l’usage de la blockchain, des smart contracts et de la signature électronique dans les chaînes de licence et de redevance, avec lignes directrices et schémas de preuve[52]. L’adoption de ces technologies doit s’accompagner de formations et de sensibilisations pour l’automatisation de la gestion des droits.
4. Procédure régionale de résolution des litiges
Structurer une coopération OAPI-OMPI-registres nationaux pour une procédure régionale type UDRP incluant une voie indemnitaire et des mesuresprovisoires[53]. Cette procédure renforcera l’effet dissuasif contre le cybersquatting et le parasitisme numérique.
5. Alignement sur la Stratégie numérique de l’Union Africaine
Aligner les politiques publiques sur la Stratégie numérique de l’Union Africaine pour soutenir un marché numérique unique et l’innovation mesurée par les indicateurs OMPI/Global Innovation Index[54].
6. Renforcement des capacités
Consolider les capacités des créateurs, entrepreneurs et juristes africains par la formation continue, les cliniques juridiques numériques et la sensibilisation accrue[55]. La création de standards probatoires facilitera la défense collective des droits.
Par Président OBAMBI Wilfrid Vivien
Magistrat et Conseiller à la Cour d’Appel de Dolisie (Congo). Ancien Juge au Tribunal de Grande Instance de Pointe-Noire, il a également exercé la fonction de Président du Tribunal du travail de Pointe-Noire.
Il est par ailleurs Secrétaire adjoint du Réseau Africain des Magistrats de Propriété Intellectuelle (RAMPI), ainsi que Secrétaire chargé des affaires administratives, juridiques et du contentieux du Réseau des Experts en Propriété Intellectuelle du Congo (REPIC).
Enfin, il figure sur la liste des médiateurs neutres de l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI).
Linkedin : https://linkedin.com/in/wilfrid-vivien-obambi

[1] 1. Les 17 États membres de l’OAPI sont : Bénin, Burkina Faso, Cameroun, République centrafricaine, Comores, Congo, Côte d’Ivoire, Gabon, Guinée, Guinée-Bissau, Guinée équatoriale, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, Tchad, Togo.
[2] Accord de Bangui (révisé en 2015), portant révision de l’Accord relatif à la création de l’Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle (OAPI), entré en vigueur en 2020.
[3] Union Africaine, Stratégie de transformation numérique pour l’Afrique (2020-2030), Addis-Abeba, 2020.
[4] Voir notamment les règlements de l’ANTIC (Agence Nationale des Technologies de l’Information et de la Communication du Cameroun) relatifs aux noms de domaine en .cm.
[5] Frédéric POLLAUD-DULIAN, Le droit d’auteur, 2ème édition, Paris, Economica, 2020, p. 45-67.
[6] Audrey BENSAMOUN et Laure MARINO, « Droit d’auteur et droits voisins à l’ère numérique », Revue Lamy Droit de l’Immatériel, 2022, p. 12-28.
[7] Michel VIVANT et Jean-Michel BRUGUIÈRE, Droit d’auteur et droits voisins, 4ème édition, Paris, Dalloz, 2021, p. 234-256.
[8] Traités Internet de l’OMPI (1996) : Traité de l’OMPI sur le droit d’auteur (WCT) et Traité de l’OMPI sur les interprétations et exécutions et les phonogrammes (WPPT).
[9] Ibid.
[10] Jérôme PASSA, Droit de la propriété industrielle, Paris, LGDJ, 2022, p. 678-695.
[11] Uniform Domain Name Dispute Resolution Policy (UDRP), ICANN (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers), disponible sur www.icann.org.
[12] PASSA, op. cit., p. 690.
[13] UDRP, op. cit., article 4.
[14] Règlements de l’ANTIC (Cameroun) relatifs aux noms de domaine en .cm, disponibles sur www.antic.cm.
[15] Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI), Rapport sur la propriété intellectuelle dans l’économie numérique africaine, Genève, 2024, p. 56-78.
[16] Ibid., p. 65.
[17] VIVANT et BRUGUIÈRE, op. cit., p. 345-367.
[18] BENSAMOUN et MARINO, op. cit., p. 45-52.
[19] Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED), Rapport sur l’économie numérique en Afrique, Genève, 2023, p. 89-102.
[20] OMPI, Rapport sur la propriété intellectuelle dans l’économie numérique africaine, op. cit., p. 112-125.
[21] Ibid., p. 118.
[22] Ibid., p. 120.
[23] Exemple cité dans CNUCED, Rapport sur l’économie numérique en Afrique, op. cit., p. 95.
[24] BENSAMOUN et MARINO, op. cit., p. 34-41.
[25] POLLAUD-DULIAN, op. cit., p. 123-145.
[26] Traités Internet de l’OMPI (WCT/WPPT), op. cit.
[27] PASSA, op. cit., p. 682.
[28] Ibid., p. 685-692.
[29] Accord de Bangui (révisé en 2015), Annexe I, articles 23-28.
[30] Céline CASTETS-RENARD, « Blockchain et propriété intellectuelle : opportunités et défis », Propriétés intellectuelles, n°72, juillet 2019, p. 15-28.
[31] Ibid., p. 22-25.
[32] Loi n°2008-001 du 30 janvier 2008 régissant la signature électronique au Sénégal ; Loi camerounaise sur les transactions électroniques et la signature numérique.
[33] Loi sénégalaise n°2008-001 du 30 janvier 2008 sur la signature électronique.
[34] CASTETS-RENARD, op. cit., p. 26.
[35] Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle, Guide de gestion de la PI à l’intention des PME, Publication OMPI n°917, Genève, 2021, p. 45-67.
[36] Internet Governance Forum (IGF), Guide des bonnes pratiques en matière de propriété intellectuelle numérique, 2023, p. 34-45.
[37] Ibid., p. 42.
[38] OMPI, Rapport sur la propriété intellectuelle dans l’économie numérique africaine, op. cit., p. 145-158.
[39] Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE), Principes sur l’Intelligence Artificielle, Paris, 2019, p. 56-78.
[40] Ibid., p. 62.
[41] OMPI, Guide de gestion de la PI à l’intention des PME, op. cit., p. 78-89.
[42] IGF, Guide des bonnes pratiques, op. cit., p. 56-67.
[43] BENSAMOUN et MARINO, op. cit., p. 78-92.
[44] Ibid., p. 88.
[45] Loi sénégalaise n°2008-001 du 30 janvier 2008 sur la signature électronique, articles 12-18.
[46] OMPI, Rapport sur la propriété intellectuelle dans l’économie numérique africaine, op. cit., p. 165-178.
[47] Union Africaine, Stratégie de transformation numérique pour l’Afrique (2020-2030), op. cit., p. 45-67.
[48] Ibid., p. 58.
[49] OMPI, Guide de gestion de la PI à l’intention des PME, op. cit., p. 92-105.
[50] OMPI, Rapport sur la propriété intellectuelle dans l’économie numérique africaine, op. cit., p. 185-192.
[51] Ibid., p. 188.
[52] CASTETS-RENARD, op. cit., p. 27-28.
[53] IGF, Guide des bonnes pratiques, op. cit., p. 89-95.
[54] Union Africaine, Stratégie de transformation numérique pour l’Afrique (2020-2030), op. cit., p. 72-85.
[55] WIPO Academy, Intellectual Property and Frontier Technologies, cours en ligne disponible sur www.wipo.int/academy.

