𝐒igner son premier contrat de travail : 𝐔n guide dĂ©taillĂ©

Signer son premier contrat de travail est une Ă©tape dĂ©terminante dans la vie professionnelle et mĂȘme si vous ĂȘtes sous l’euphorie, il est essentiel de bien comprendre les diffĂ©rentes clauses et conditions pour Ă©viter les mauvaises surprises et s’assurer que vos droits sont protĂ©gĂ©s. Alors voici un guide dĂ©taillĂ© pour vous aider Ă  naviguer dans cette dĂ©marche.

Tout d’abord, identifiez le type de contrat que vous allez signer. Il existe principalement deux types de contrats de travail :

  • đ‚đšđ§đ­đ«đšđ­ đšÌ€ đƒđźđ«đžÌđž đˆđ§đđžÌđ­đžđ«đŠđąđ§đžÌđž (𝐂𝐃𝐈) : Ce type de contrat n’a pas de date de fin dĂ©finie, offrant ainsi une sĂ©curitĂ© de l’emploi Ă  long terme. Il peut ĂȘtre rompu par l’employeur ou par vous-mĂȘme, avec un prĂ©avis.
  • đ‚đšđ§đ­đ«đšđ­ đšÌ€ đƒđźđ«đžÌđž đƒđžÌđ­đžđ«đŠđąđ§đžÌđž (𝐂𝐃𝐃) : Ce contrat a une durĂ©e fixe, avec une date de dĂ©but et une date de fin prĂ©cises. Il peut ĂȘtre renouvelĂ©, mais ne doit pas dĂ©passer un certain nombre de renouvellemt au total, sauf exceptions. Assurez-vous de comprendre la raison de l’utilisation d’un CDD et les conditions de renouvellement.

La description du poste est un Ă©lĂ©ment crucial du contrat. Elle doit dĂ©tailler clairement vos fonctions et responsabilitĂ©s. Assurez-vous que cette description correspond Ă  ce que vous avez discutĂ© lors de l’entretien. Cela vous Ă©vitera de mauvaises surprises en dĂ©couvrant des tĂąches qui n’ont pas Ă©tĂ© mentionnĂ©es.

  • 𝐋𝐱𝐞𝐼 𝐝𝐞 đ“đ«đšđŻđšđąđ„ : VĂ©rifiez l’adresse de votre lieu de travail. Des clauses de mobilitĂ© peuvent exister, vous obligeant Ă  travailler dans diffĂ©rents endroits. Assurez-vous de comprendre ces clauses et de les accepter.

Votre contrat doit préciser votre salaire. Voici quelques points à vérifier :

  • đ’đšđ„đšđąđ«đž đ›đ«đźđ­ 𝐞𝐭 𝐧𝐞𝐭 : Le salaire brut est celui avant les dĂ©ductions (impĂŽts, cotisations sociales). Le salaire net est ce que vous recevrez sur votre compte. Assurez-vous de comprendre la diffĂ©rence entre les deux et de vĂ©rifier si le salaire proposĂ© correspond Ă  vos attentes.
  • đđ«đąđŠđžđŹ 𝐞𝐭 𝐛𝐹𝐧𝐼𝐬 : Certaines entreprises offrent des primes de performance, de prĂ©sence, ou des bonus annuels. VĂ©rifiez les conditions d’attribution de ces primes.
  • 𝐀𝐯𝐚𝐧𝐭𝐚𝐠𝐞𝐬 𝐞𝐧 đ§đšđ­đźđ«đž : Ces avantages peuvent inclure des tickets-restaurant, une voiture de fonction, une mutuelle d’entreprise, ou des frais de dĂ©placement. Assurez-vous que ces avantages sont clairement indiquĂ©s dans le contrat.

Le contrat doit stipuler le nombre d’heures de travail par semaine et vos horaires.

  • đ‡đžđźđ«đžđŹ 𝐝𝐞 đ­đ«đšđŻđšđąđ„ : VĂ©rifiez si vous ĂȘtes Ă  temps plein ou Ă  temps partiel. Assurez-vous que les horaires sont compatibles avec vos obligations personnelles.
  • đ‡đžđźđ«đžđŹ đŹđźđ©đ©đ„đžÌđŠđžđ§đ­đšđąđ«đžđŹ : Informez-vous sur la politique de l’entreprise concernant les heures supplĂ©mentaires et leur rĂ©munĂ©ration. Elles doivent ĂȘtre payĂ©es Ă  un taux majorĂ© ou compensĂ©es par des repos.

La pĂ©riode d’essai permet Ă  l’employeur de tester vos compĂ©tences et Ă  vous de voir si le poste vous convient. Elle peut ĂȘtre renouvelĂ©e une fois.

  • đƒđźđ«đžÌđž : La durĂ©e de la pĂ©riode d’essai varie selon le type de contrat et le poste. En gĂ©nĂ©ral, elle est de deux mois pour les employĂ©s, trois mois pour les agents de maĂźtrise et les techniciens, et quatre mois pour les cadres.
  • 𝐂𝐹𝐧𝐝𝐱𝐭𝐱𝐹𝐧𝐬 𝐝𝐞 đ«đźđ©đ­đźđ«đž : Durant cette pĂ©riode, l’employeur ou vous-mĂȘme pouvez mettre fin au contrat plus facilement, avec un prĂ©avis rĂ©duit.

Les congés sont un droit important. Votre contrat doit préciser les conditions de prise de congés payés.

  • đ‚đšđ§đ đžÌđŹ đ©đšđČđžÌđŹ : Vous avez droit Ă  un minimum de congĂ©s payĂ©s par an. VĂ©rifiez si votre contrat prĂ©voit des jours supplĂ©mentaires.
  • đ‰đšđźđ«đŹ 𝐝𝐞 𝐑𝐓𝐓 : Si vous travaillez plus d’heures par semaine que la durĂ©e lĂ©gale, vous pouvez avoir des jours de rĂ©duction du temps de travail (RTT). Assurez-vous de comprendre comment ils sont attribuĂ©s et utilisĂ©s.

Certains contrats peuvent contenir des clauses spécifiques qui méritent votre attention :

  • đ‚đ„đšđźđŹđž 𝐝𝐞 𝐧𝐹𝐧-đœđšđ§đœđźđ«đ«đžđ§đœđž : Cette clause peut vous interdire de travailler pour un concurrent aprĂšs votre dĂ©part de l’entreprise, pendant une certaine pĂ©riode et dans une zone gĂ©ographique dĂ©terminĂ©e. Assurez-vous qu’elle est justifiĂ©e et proportionnelle.
  • đ‚đ„đšđźđŹđž 𝐝𝐞 đœđšđ§đŸđąđđžđ§đ­đąđšđ„đąđ­đžÌ : Elle vous oblige Ă  ne pas divulguer des informations sensibles sur l’entreprise. Cette clause est courante et vise Ă  protĂ©ger les intĂ©rĂȘts de l’employeur.

En cas de démission ou de licenciement, la durée de préavis à respecter est souvent précisée dans le contrat.

  • đƒđźđ«đžÌđž 𝐝𝐼 đ©đ«đžÌđšđŻđąđŹ : La durĂ©e du prĂ©avis varie selon l’anciennetĂ© et le type de poste. Assurez-vous de connaĂźtre cette durĂ©e pour pouvoir bien planifier votre dĂ©part le cas Ă©chĂ©ant.

Informez-vous sur les opportunitĂ©s de formation et d’évolution de carriĂšre au sein de l’entreprise.

  • đŽđ©đ©đšđ«đ­đźđ§đąđ­đžÌđŹ 𝐝𝐞 đŸđšđ«đŠđšđ­đąđšđ§ : Les entreprises offrent souvent des formations pour dĂ©velopper vos compĂ©tences. VĂ©rifiez si le contrat ou l’employeur propose des formations spĂ©cifiques.
  • đ„ÌđŻđšđ„đźđ­đąđšđ§ 𝐝𝐞 đœđšđ«đ«đąđžÌ€đ«đž : Demandez quelles sont les possibilitĂ©s d’évolution au sein de l’entreprise. Un plan de carriĂšre clair peut ĂȘtre un atout important pour votre dĂ©veloppement professionnel.

Enfin, avant de signer, assurez-vous que toutes les informations pratiques sont correctes :

  • đ‚đšđšđ«đđšđ§đ§đžÌđžđŹ : VĂ©rifiez que vos coordonnĂ©es et celles de l’employeur sont correctes.
  • đ’đąđ đ§đšđ­đźđ«đž : Ne signez le contrat que lorsque vous ĂȘtes sĂ»r d’avoir bien compris et acceptĂ© toutes les conditions. Prenez le temps de relire le document, et si besoin, demandez conseil Ă  un professionnel, comme un juriste ou un conseiller en ressources humaines.

Ainsi, signer un contrat de travail est-il un acte engageant. Prenez le temps de bien comprendre chaque clause pour ĂȘtre sĂ»r que le poste correspond Ă  vos attentes et que vos droits sont protĂ©gĂ©s. Ne laissez aucun point sans rĂ©ponse et n’hĂ©sitez pas Ă  poser des questions avant de signer.

Pour tout complĂ©ment d’informations, n’hĂ©sitez pas Ă  me contacter.

Pour toute assistance en la matiÚre, veuillez nous contacter par appel  (+225) 27 23 23 21 64 ou par WhatsApp via ce lien :  https://wa.me/message/VYDJGQP5VMVJL1 

Par Luc KOUASSI

đ‘±đ’–đ’“đ’Šđ’”đ’•đ’† đ‘Ș𝒐𝒏𝒔𝒖𝒍𝒕𝒂𝒏𝒕 đ‘©đ’Šđ’đ’Šđ’đ’ˆđ’–đ’† | 𝑭𝒐𝒓𝒎𝒂𝒕𝒆𝒖𝒓 | đ‘șđ’‘đ’†Ìđ’„đ’Šđ’‚đ’đ’Šđ’”đ’•đ’† 𝒆𝒏 đ’“đ’†Ìđ’…đ’‚đ’„đ’•đ’Šđ’đ’ 𝒅𝒆 𝒄𝒐𝒏𝒕𝒓𝒂𝒕𝒔, 𝒅’𝒂𝒄𝒕𝒆𝒔 𝒆𝒙𝒕𝒓𝒂𝒋𝒖𝒅𝒊𝒄𝒊𝒂𝒊𝒓𝒆𝒔, 𝒅’𝒂𝒓𝒕𝒊𝒄𝒍𝒆𝒔 𝒋𝒖𝒓𝒊𝒅𝒊𝒒𝒖𝒆𝒔 𝒆𝒕 𝒅𝒆𝒔 𝒒𝒖𝒆𝒔𝒕𝒊𝒐𝒏𝒔 𝒓𝒆𝒍𝒂𝒕𝒊𝒗𝒆𝒔 𝒂𝒖 𝒅𝒓𝒐𝒊𝒕 𝒅𝒖 𝒕𝒓𝒂𝒗𝒂𝒊𝒍 | đ‘·đ’đ’đ’Šđ’•đ’Šđ’”đ’•đ’† 𝒆𝒏 𝒇𝒐𝒓𝒎𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 | đ‘©đ’†Ìđ’đ’†Ìđ’—đ’đ’đ’† 𝒉𝒖𝒎𝒂𝒏𝒊𝒕𝒂𝒊𝒓𝒆.

denisjunior690@gmail.com / +225 07 79 57 04 35

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Les droits du travailleur en cas de suspension du contrat de travail en droit ivoirien

Lorsqu’un contrat de travail est suspendu, cela signifie que certaines obligations entre l’employeur et le salariĂ© sont temporairement mises en pause. Cependant, cette suspension ne met pas fin Ă  la relation de travail. Le salariĂ© conserve des droits spĂ©cifiques en fonction de la cause de la suspension. Nous vous expliquons tout !

La suspension du contrat de travail peut se produire pour diverses raisons, telles que le chÎmage technique, la maladie, le service militaire, ou encore des permissions exceptionnelles. Pendant cette période :

  • Le salariĂ© cesse de travailler temporairement.
  • L’employeur peut, dans certains cas, suspendre le salaire.
  • Le lien contractuel reste en vigueur, et les deux parties reprennent leurs obligations une fois la suspension terminĂ©e.

Cependant, la loi ivoirienne garantit au salarié plusieurs droits de base, qui varient en fonction de la cause de la suspension.

A. En cas de chĂŽmage technique

Le chĂŽmage technique survient lorsque l’entreprise traverse des difficultĂ©s Ă©conomiques ou une baisse d’activitĂ©. Voici les droits du salariĂ© dans ce cas :

  • Accord prĂ©alable du salariĂ© :
    • Avant de mettre un salariĂ© en chĂŽmage technique, l’employeur doit obtenir son accord.
    • Si le salariĂ© refuse cette mesure ou son prolongement au-delĂ  de deux mois dans une pĂ©riode de douze mois, il peut choisir de mettre fin Ă  son contrat.
    • Cette rupture est alors considĂ©rĂ©e comme un licenciement imputable Ă  l’employeur, ce qui donne droit Ă  des indemnitĂ©s de licenciement.
  • Prise en compte de l’anciennetĂ© :
    • La pĂ©riode de chĂŽmage technique est intĂ©grĂ©e dans le calcul de l’anciennetĂ© du salariĂ©. Cette anciennetĂ© est importante pour dĂ©terminer les droits futurs, tels que les indemnitĂ©s de licenciement, de congĂ©s payĂ©s, ou de prĂ©avis.

B. En cas de service militaire

Si le salarié est mobilisé pour effectuer son service militaire, il bénéficie des droits suivants :

  • IndemnitĂ© pendant la durĂ©e de l’absence :
    • L’employeur est tenu de verser au salariĂ© une indemnitĂ© Ă©quivalente Ă  son salaire normal.
    • Cette indemnitĂ© est limitĂ©e Ă  la durĂ©e du prĂ©avis prĂ©vu dans le contrat de travail.
  • Conservation du poste :
    • À la fin de son service militaire, le salariĂ© peut rĂ©intĂ©grer son poste ou un poste Ă©quivalent dans l’entreprise.

C. En cas de maladie ou d’accident

Lorsqu’un salariĂ© tombe malade ou est victime d’un accident, la loi prĂ©voit des droits spĂ©cifiques pour protĂ©ger ses intĂ©rĂȘts :

  • IndemnitĂ© compensatoire :
    • Le salariĂ© perçoit une indemnitĂ© Ă©gale Ă  son salaire pendant la durĂ©e de son absence, mais uniquement dans la limite du prĂ©avis prĂ©vu par son contrat.
  • Protection contre le licenciement abusif :
    • L’employeur ne peut pas licencier un salariĂ© en raison de sa maladie, sauf si celle-ci se prolonge au-delĂ  d’une durĂ©e raisonnable ou rend impossible la reprise du travail.

D. En cas de permissions exceptionnelles

Les permissions exceptionnelles sont des autorisations d’absence accordĂ©es pour des Ă©vĂ©nements familiaux importants (naissance, mariage, dĂ©cĂšs, dĂ©mĂ©nagement, etc.). Les droits du salariĂ© dans ces cas sont les suivants :

  • Pas de retenue de salaire :
    • Le salariĂ© conserve son salaire pendant cette pĂ©riode, Ă  condition que l’employeur ait donnĂ© son accord prĂ©alable.
    • Si le salariĂ© n’a pas obtenu d’autorisation prĂ©alable, il doit justifier son absence dans un dĂ©lai de 15 jours suivant l’évĂ©nement.
  • DurĂ©e de la permission :
    • La durĂ©e de ces permissions est gĂ©nĂ©ralement prĂ©cisĂ©e dans le contrat ou dans une convention collective.

Indépendamment de la cause de la suspension, certains droits fondamentaux sont garantis au salarié :

  • Conservation des droits acquis :
    • Le salariĂ© conserve ses droits acquis avant la suspension, notamment en matiĂšre d’anciennetĂ©.
    • L’anciennetĂ© accumulĂ©e avant la suspension est prise en compte pour le calcul des indemnitĂ©s de licenciement, des congĂ©s payĂ©s, ou du prĂ©avis.
  • Retour au poste :
    • Une fois la cause de la suspension levĂ©e, le salariĂ© a le droit de retrouver son poste ou un poste Ă©quivalent avec les mĂȘmes conditions de travail.

Si l’employeur ne respecte pas les droits du salariĂ© pendant la suspension du contrat, ce dernier peut engager des dĂ©marches lĂ©gales :

  • Recours auprĂšs de l’Inspection du Travail :
    • Le salariĂ© peut signaler toute violation de ses droits Ă  l’Inspection du Travail, qui interviendra pour trouver une solution amiable.
  • Action en justice :
    • En cas de conflit persistant, le salariĂ© peut saisir le tribunal compĂ©tent pour obtenir rĂ©paration. Cela peut inclure des dommages-intĂ©rĂȘts pour non-respect des obligations de l’employeur.

En droit ivoirien, la suspension du contrat de travail est une mesure temporaire qui protĂšge les intĂ©rĂȘts des deux parties. Le salariĂ© conserve plusieurs droits de base pendant cette pĂ©riode, notamment la protection de son anciennetĂ©, le maintien de certaines indemnitĂ©s, et la possibilitĂ© de retrouver son poste. Ces droits varient en fonction de la cause de la suspension, mais la loi veille Ă  ce que le salariĂ© ne subisse pas de prĂ©judice injustifiĂ©.

Base légale : Articles 16.9 et 16.10 du Code du Travail, Articles 24, 25, 29 à 32 du Code Civil Ivoirien.

Pour vos besoins en la matiĂšre, n’hĂ©sitez pas Ă  prendre contact avec le Cabinet LDJ SARL Ă  ces coordonnĂ©es : (+225) 27 23 23 21 64 / 01 52 90 45 19 / 05 96 11 90 94 / 07 05 06 67 04 (WhatsApp).


Luc KOUASSI

Juriste Consultant Bilingue | Formateur |
SpĂ©cialiste en rĂ©daction de contrats, d’actes extrajudiciaires, d’articles juridiques et des questions relatives au droit du travail | Politiste | BĂ©nĂ©vole humanitaire

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Les types de societes commerciales et leurs caracteristiques

En droit OHADA, il existe plusieurs formes de sociĂ©tĂ©s commerciales, chacune prĂ©sentant des caractĂ©ristiques spĂ©cifiques en matiĂšre de responsabilitĂ©, d’organisation et de fonctionnement. Voici une prĂ©sentation dĂ©taillĂ©e des diffĂ©rents types de sociĂ©tĂ©s et de leurs principales caractĂ©ristiques :

CaractéristiquesEts.S.N.CS.C.SS.A.R.LS.AS.A.S
SigleÉtablissementSociĂ©tĂ© en Nom CollectifSociĂ©tĂ© en Commandite SimpleSociĂ©tĂ© Ă  ResponsabilitĂ© LimitĂ©eSociĂ©tĂ© AnonymeSociĂ©tĂ© par Actions SimplifiĂ©es
CapacitĂ© juridique de l’entrepriseNon – personne physiqueNon – personne physiqueMixteOui – Personne moraleOui – personne moraleOui – personne morale
Relation des associĂ©sIntuitu  personaeIntuitu personaeMixtePas intuitu personaePas intuitu personaePas intuitu personae
Qualité des associésCommerçantsCommerçantsMixteNon commerçantsNon CommerçantsNon Commerçants
ResponsabilitésIndéfinie et solidaireIndéfinie et solidaireIndéfinie et solidaire (commandités uniquement)Limitées aux apportsLimitées aux apportsLimitées aux apports
Nombre minimum1222 (Sauf 1 pour unipersonnelle)3 (7 si cotée en bourse)1
Nombre maximum12 (15 si cotée en bourse)
Capital minimum1.000.000 FCFA (Moins selon les dispositions nationales)10.000.000 FCFA et 100.000.000 pour les S.A faisant appel public
SouscriptionTotaleTotaleTotaleTotale
LibĂ©rationIntĂ©graleIntĂ©graleIntĂ©grale (Apport en natures) Âœ du numĂ©raireIntĂ©grale (Apport en natures) ÂŒ du numĂ©raire
Nature des droits sociauxPart de capitalPart socialePart socialePart socialeActionAction
Qualification des associésPartenaire commercial / AssociéAssociéAssociéAssociéActionnaireActionnaire
Valeur nominale mimimum5.000 FCFA10.000 FCFA
Organe de gestionGĂ©rant (s)GĂ©rant(s)GĂ©rant(s)GĂ©rant(s)PDG avec conseil d’administrationPrĂ©sident avec 1 ou plusieurs GĂ©rant(s)
Organe de contrÎle légalCommissaire aux comptesCommissaire aux comptesAG et Commissaire aux comptesAGO, AGE et Commissaire aux comptes

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Quelles sont les causes de suspension du contrat de travail selon le droit ivoirien ?

Le contrat de travail, un accord entre l’employeur et le salariĂ© qui encadre leurs obligations respectives. Cependant, il arrive qu’Ă  certaines pĂ©riodes, le contrat soit suspendu, c’est-Ă -dire que son exĂ©cution soit temporairement interrompue sans que cela ne mette fin Ă  la relation de travail. Cette suspension peut avoir des causes variĂ©es, souvent prĂ©vues par la loi ou le contrat lui-mĂȘme.  A travers cet article, nous nous proposons de vous donner quelques clarifications.

La suspension du contrat de travail signifie que certaines obligations principales sont temporairement mises en pause :

  • Le salariĂ© cesse de fournir sa prestation de travail.
  • L’employeur peut suspendre le versement du salaire, sauf dans certains cas prĂ©vus par la loi

Cependant, la suspension ne rompt pas le lien juridique entre les deux parties. Le contrat reste en vigueur, et une fois la cause de suspension levée, les droits et obligations reprennent normalement.

En CĂŽte d’Ivoire, les causes de suspension du contrat de travail sont prĂ©cisĂ©es dans le Code du Travail (articles 16.7 et 16.8) et le Convention Collective Interprofessionnelle (articles 24 Ă  32).

Les situations les plus fréquentes sont les suivantes :

  1. ChĂŽmage technique

Le chĂŽmage technique intervient lorsque l’entreprise fait face Ă  une baisse d’activitĂ© ou Ă  des difficultĂ©s financiĂšres graves.

  • Exemple : Une usine qui connaĂźt une panne prolongĂ©e ou un manque de commandes peut suspendre temporairement les contrats de ses salariĂ©s.
  • Dans ce cas, les salariĂ©s ne travaillent pas, et l’employeur peut suspendre le paiement des salaires, sauf s’il existe une convention collective ou un accord prĂ©voyant une indemnisation.

B. Permissions exceptionnelles pour événements familiaux

Le salarié a droit à des permissions spéciales pour des événements touchant directement sa famille ou son foyer. Ces permissions sont souvent de courte durée.

  • Exemples d’évĂ©nements :
    • Mariage du salariĂ© ou d’un membre proche de sa famille.
    • Naissance d’un enfant
    • DĂ©cĂšs d’un parent proche.
    • DĂ©mĂ©nagement.
  • Pendant cette pĂ©riode, l’absence est autorisĂ©e, mais la rĂ©munĂ©ration peut ĂȘtre suspendue, sauf si l’employeur dĂ©cide de maintenir le salaire.

C. Maladie ou accident

Lorsque le salariĂ© est malade ou victime d’un accident, son contrat est suspendu pour lui permettre de se rĂ©tablir.

  • Conditions :
    • Le salariĂ© doit fournir un certificat mĂ©dical pour justifier son absence.
    • Si l’accident survient sur le lieu de travail ou dans l’exercice de ses fonctions, l’employeur a l’obligation de continuer Ă  verser une indemnitĂ©, conformĂ©ment aux lois sur les accidents de travail.

D. Mise en disponibilité

La mise en disponibilitĂ© est une situation oĂč le salariĂ© est autorisĂ© Ă  suspendre temporairement son contrat pour des raisons personnelles ou professionnelles.

  • Exemple : Une demande de congĂ© pour poursuivre des Ă©tudes ou rĂ©gler une affaire personnelle importante.
  • Cette suspension est souvent prĂ©vue par une convention entre les deux parties et doit ĂȘtre approuvĂ©e par l’employeur.

E. Congés annuels

Chaque salarié a droit à des congés payés aprÚs une période de travail, généralement un an. Pendant ces congés :

  • Le salariĂ© cesse temporairement de travailler.
  • L’employeur est tenu de verser une indemnitĂ© appelĂ©e indemnitĂ© de congĂ©.

F. Congé de maternité

Les salariĂ©es enceintes bĂ©nĂ©ficient d’un congĂ© de maternitĂ© pour prĂ©parer l’arrivĂ©e de leur enfant et se rĂ©tablir aprĂšs l’accouchement.

  • DurĂ©e lĂ©gale : En CĂŽte d’Ivoire, ce congĂ© dure gĂ©nĂ©ralement 14 semaines (6 semaines avant et 8 semaines aprĂšs l’accouchement).
  • Pendant cette pĂ©riode, l’employeur est tenu de verser une partie ou la totalitĂ© du salaire, selon les dispositions lĂ©gales ou contractuelles.

G. Service militaire ou départ sous les drapeaux

Si un salariĂ© est appelĂ© Ă  effectuer son service militaire ou Ă  rejoindre les forces armĂ©es dans le cadre d’une mobilisation nationale, son contrat est suspendu.

  • Pendant cette pĂ©riode, il ne travaille pas pour l’entreprise et ne perçoit pas de salaire, mais son poste est protĂ©gĂ©.

H. Détention préventive

Si un salarié est placé en détention préventive pour des faits étrangers à son travail, son contrat est suspendu pour une durée maximale de six mois.

  • Exemple : Un salariĂ© impliquĂ© dans une affaire judiciaire qui n’a aucun lien avec son activitĂ© professionnelle.
  • Si, au bout de six mois, le salariĂ© n’est pas libĂ©rĂ©, l’employeur peut envisager de rompre le contrat.

Pendant la suspension, plusieurs aspects doivent ĂȘtre pris en compte :

  • Le salariĂ© conserve son poste et ses droits acquis, comme l’anciennetĂ©, sauf disposition contraire.
  • La rĂ©munĂ©ration peut ĂȘtre suspendue, sauf dans les cas oĂč la loi ou un accord prĂ©voit une indemnisation (par exemple, pour les accidents de travail).
  • Une fois la cause de suspension levĂ©e, le salariĂ© reprend son poste, aux mĂȘmes conditions qu’avant la suspension.
  • Cas particuliers et exemples
  • Cas 1 : Suspension pour maladie

Un salariĂ© contracte une maladie grave nĂ©cessitant un arrĂȘt de travail de plusieurs semaines. Son contrat est suspendu pendant cette pĂ©riode, mais il peut percevoir une indemnitĂ© maladie si la lĂ©gislation ou son contrat le prĂ©voit.

  • Cas 2 : Suspension pour congĂ© de maternitĂ©

Une employĂ©e enceinte prend son congĂ© de maternitĂ© de 14 semaines. Pendant cette pĂ©riode, son contrat est suspendu, mais elle perçoit une indemnitĂ© versĂ©e par la sĂ©curitĂ© sociale ou l’employeur.

  • Cas 3 : Suspension pour service militaire

En CĂŽte d’Ivoire, la suspension du contrat de travail est une mesure qui protĂšge les droits des salariĂ©s tout en permettant Ă  l’employeur de gĂ©rer des situations temporaires. Les diffĂ©rentes causes prĂ©vues par la loi (chĂŽmage technique, congĂ©s, maladie, etc.) garantissent que le lien de travail est prĂ©servĂ© et que les deux parties peuvent reprendre leurs obligations une fois la suspension levĂ©e.

Base légale : Articles 16.7 et 16.8 du Code du Travail, articles 24 à 32 de la Convention Collective Interprofessionnelle.


Luc KOUASSI

Juriste Consultant Bilingue | Formateur |
SpĂ©cialiste en rĂ©daction de contrats, d’actes extrajudiciaires, d’articles juridiques et des questions relatives au droit du travail | Politiste | BĂ©nĂ©vole humanitaire

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Les clauses essentielles d’un contrat de bail Ă  usage professionnel ou commercial

En droit OHADA, le contrat de bail Ă  usage professionnel est encadrĂ© par des rĂšgles spĂ©cifiques, notamment dans l’Acte uniforme relatif au droit commercial gĂ©nĂ©ral. Les clauses essentielles qui doivent figurer dans un tel contrat incluent les Ă©lĂ©ments suivants :

  • Bailleur : IdentitĂ© complĂšte (personne physique ou morale).
  • Preneur : IdentitĂ© complĂšte, avec mention de son activitĂ© professionnelle.

Exemple :

  • Bailleur : Monsieur Jean DAGO, nĂ© le 15 janvier 1970 Ă  Abidjan, titulaire de la CNI n°12345678, domiciliĂ© Ă  Cocody, Abidjan.
  • Preneur : SociĂ©tĂ© ABC SARL, au capital de 10 000 000 FCFA, immatriculĂ©e au RCCM sous le n°CI-ABJ-2024-B-12345, reprĂ©sentĂ©e par Madame Fatou Diarra, gĂ©rante, domiciliĂ©e Ă  Marcory, Abidjan.
  • Adresse prĂ©cise et localisation du bien.
  • Nature des locaux (bureaux, entrepĂŽts, ateliers, etc.).
  • État des lieux initial annexĂ© au contrat pour Ă©viter des litiges futurs.

Exemple : « Le bien louĂ© est situĂ© Ă  Treichville, Zone Industrielle, Rue 25, Lot 12. Il s’agit d’un bĂątiment Ă  usage professionnel, comprenant un bureau de 50 mÂČ, un entrepĂŽt de 100 mÂČ et un parking. L’état des lieux initial est annexĂ© au prĂ©sent contrat. »

  • Mention explicite de l’usage professionnel prĂ©vu (par exemple, usage commercial, artisanal, ou administratif).
  • Interdiction ou restriction d’un usage autre que celui prĂ©vu dans le contrat.

Exemple : « Les locaux sont exclusivement destinĂ©s Ă  l’exploitation d’un commerce de vĂȘtements. Toute autre utilisation, y compris Ă  des fins rĂ©sidentielles, est strictement interdite sans l’accord prĂ©alable Ă©crit du bailleur. »

  • DurĂ©e dĂ©terminĂ©e ou indĂ©terminĂ©e, conformĂ©ment Ă  de l’AUDCG.
  • ModalitĂ©s de renouvellement ou de rĂ©siliation du bail.

Exemple : « Le présent bail est consenti pour une durée de 5 ans, à compter du 1er janvier 2025 pour se terminer le 31 décembre 2030, sauf renouvellement expressément convenu entre les parties. »

  • Montant du loyer et modalitĂ©s de paiement (mensuel, trimestriel, etc.).
  • RĂ©vision pĂ©riodique du loyer (indice de rĂ©fĂ©rence ou nĂ©gociation).
  • Sanctions en cas de retard de paiement (intĂ©rĂȘts de retard ou rĂ©siliation).

Exemple : « Le loyer mensuel est fixé à 500 000 FCFA, payable au plus tard le 5 de chaque mois, par virement bancaire sur le compte du bailleur n°12345678 à la Banque X. En cas de retard, une pénalité de 5 % du montant dû sera appliquée. »

  • RĂ©partition des charges entre le bailleur et le preneur (entretien, rĂ©parations courantes, Ă©lectricitĂ©, eau, etc.).
  • Paiement des taxes et impositions liĂ©es au bien louĂ©.

Exemple : « Le preneur supportera les charges suivantes : eau, électricité, entretien des espaces communs. Le bailleur assumera les taxes fonciÚres. Une répartition détaillée des charges est fournie en annexe. »

  • DĂ©finition des responsabilitĂ©s :
    • Travaux Ă  la charge du bailleur (gros Ɠuvre, toiture, etc.).
    • Travaux Ă  la charge du preneur (rĂ©parations courantes, peinture).
  • Autorisation prĂ©alable pour les travaux modifiant la structure du bien.

Exemple : « Le bailleur prendra en charge les rĂ©parations relatives au gros Ɠuvre, telles que la toiture et la façade. Le preneur sera responsable des petites rĂ©parations, comme la plomberie ou la peinture. Toute modification structurelle devra recevoir l’accord Ă©crit du bailleur. »

  • Conditions de rĂ©siliation anticipĂ©e (manquement au contrat, non-paiement du loyer, usage non conforme, etc.).
  • PrĂ©avis exigĂ© en cas de rĂ©siliation.

Exemple : « Le contrat peut ĂȘtre rĂ©siliĂ© de plein droit en cas de non-paiement du loyer pendant 3 mois consĂ©cutifs ou d’usage non conforme des locaux. La partie souhaitant rĂ©silier doit notifier l’autre par lettre recommandĂ©e avec accusĂ© de rĂ©ception, en respectant un prĂ©avis de 3 mois. »

  • Autorisation ou interdiction de cession ou de sous-location des locaux.
  • Conditions spĂ©cifiques en cas d’autorisation (accord Ă©crit, notification prĂ©alable).

Exemple : « La cession ou sous-location des locaux est interdite sauf accord écrit préalable du bailleur. Toute violation de cette clause entraßnera la résiliation immédiate du bail. »

  • Obligation pour le preneur de souscrire une assurance pour couvrir les risques (incendie, dĂ©gĂąts des eaux, responsabilitĂ© civile).
  • Mention de la responsabilitĂ© du bailleur pour les vices cachĂ©s ou dĂ©fauts de l’immeuble.

Exemple : « Le preneur s’engage Ă  souscrire une assurance couvrant les risques d’incendie, dĂ©gĂąts des eaux, et responsabilitĂ© civile, et Ă  en fournir une attestation au bailleur dans les 15 jours suivant la signature du bail. »

  • Garantie locative (dĂ©pĂŽt de garantie Ă©quivalent Ă  un ou plusieurs mois de loyer).
  • ModalitĂ©s de restitution en fin de bail.

Exemple : « Le preneur versera un dépÎt de garantie équivalent à 2 mois de loyer, soit 1 000 000 FCFA, restitué à la fin du bail aprÚs déduction des éventuelles dettes ou réparations. »

  • RĂ©fĂ©rence Ă  l’arbitrage ou Ă  la mĂ©diation, conformĂ©ment aux principes de l’OHADA.
  • Juridiction compĂ©tente en cas de contentieux.

Exemple : « Tout litige relatif au prĂ©sent contrat sera soumis Ă  la mĂ©diation selon les dispositions de l’Acte Uniforme OHADA relatif Ă  l’arbitrage. À dĂ©faut de rĂšglement amiable, la juridiction compĂ©tente sera celle du lieu de situation des locaux. »

  • Mention des cas de force majeure pouvant suspendre les obligations des parties.

Exemple : « En cas de force majeure (incendie, inondation, catastrophe naturelle), les obligations des parties seront suspendues sans pĂ©nalitĂ©s jusqu’à la rĂ©solution de l’évĂ©nement. »

  • Conditions particuliĂšres selon les besoins des parties, comme une clause d’exclusivitĂ© pour certaines activitĂ©s commerciales ou un droit de prĂ©emption pour le preneur en cas de vente des locaux.

Exemple : « Le preneur bĂ©nĂ©ficie d’une exclusivitĂ© pour l’exploitation d’un salon de coiffure dans un rayon de 500 mĂštres autour des locaux. Le bailleur s’interdit de louer Ă  une activitĂ© similaire durant la pĂ©riode du bail. »

Ces clauses doivent ĂȘtre rĂ©digĂ©es avec soin et adaptĂ©es au contexte spĂ©cifique du contrat de bail Ă  usage professionnel. Nous vous conseillons de consulter un juriste pour la rĂ©daction de vos contrats.

Pour vos besoins en la matiĂšre, n’hĂ©sitez pas Ă  contacter le Cabinet LDJ SARL aux coordonnĂ©es suivantes : (+225) 27 23 23 21 64 / 01 52 90 45 19 / 05 96 11 90 94 / 07 05 06 67 04 (WhatsApp).


Luc KOUASSI

Juriste Consultant Bilingue | Formateur |
SpĂ©cialiste en rĂ©daction de contrats, d’actes extrajudiciaires, d’articles juridiques et des questions relatives au droit du travail | Politiste | BĂ©nĂ©vole humanitaire

Quels sont les droits des salariĂ©s en cas de modification dans la situation juridique de l’employeur selon le droit ivoirien ?

Lorsqu’une entreprise change de direction ou de propriĂ©taire, les salariĂ©s se demandent souvent ce qu’il advient de leurs contrats de travail, de leurs droits acquis, et de leur anciennetĂ©. Le Code du Travail ivoirien, en son article 11.8, Ă©tablit clairement les protections accordĂ©es aux salariĂ©s dans de telles situations.

Le droit principal des salariĂ©s dans une telle situation est celui de la stabilitĂ© de l’emploi. Cela signifie que, quel que soit le changement dans la situation juridique de l’employeur (fusion, cession d’entreprise, succession, mise en gestion, etc.), les contrats de travail des salariĂ©s restent en vigueur.

Ce que cela implique :

  • Le nouvel employeur reprend automatiquement les obligations liĂ©es aux contrats de travail existants.
  • Les salariĂ©s continuent d’exercer leurs fonctions aux mĂȘmes conditions que celles dĂ©finies avec l’ancien employeur.

Ce principe vise Ă  protĂ©ger les travailleurs contre une perte injustifiĂ©e d’emploi due Ă  des dĂ©cisions Ă©conomiques ou juridiques qui Ă©chappent Ă  leur contrĂŽle.

Les droits acquis par les salariĂ©s avant le changement de direction ou de propriĂ©taire de l’entreprise sont prĂ©servĂ©s. Cela inclut :

  • L’anciennetĂ© dans l’entreprise : le nouvel employeur doit reconnaĂźtre la durĂ©e de service des salariĂ©s, mĂȘme si elle a Ă©tĂ© accumulĂ©e sous la gestion de l’ancien employeur.
  • Les droits liĂ©s Ă  l’anciennetĂ© :
    • PrĂ©avis : En cas de licenciement ultĂ©rieur, la durĂ©e du prĂ©avis doit ĂȘtre calculĂ©e en tenant compte de l’anciennetĂ© totale, y compris celle sous l’ancien employeur.
    • IndemnitĂ©s de licenciement : Elles sont basĂ©es sur l’anciennetĂ© cumulĂ©e, sans interruption, mĂȘme aprĂšs le changement de propriĂ©taire.
    • CongĂ©s payĂ©s : Les jours de congĂ©s accumulĂ©s restent valables et doivent ĂȘtre honorĂ©s par le nouvel employeur.

Ainsi, le salariĂ© ne perd-il aucun avantage acquis, quelle que soit la transformation de l’entreprise.

Il arrive parfois que le nouvel employeur exige de l’ancien employeur qu’il procĂšde au licenciement de certains salariĂ©s avant de finaliser la cession de l’entreprise. Si l’ancien employeur accepte de licencier les salariĂ©s Ă  la demande du repreneur, cela peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme un licenciement abusif, surtout si cette action vise Ă  contourner les droits des travailleurs.

Dans une telle situation :

  • L’ancien et le nouvel employeur peuvent ĂȘtre tenus responsables solidairement.
  • Les salariĂ©s concernĂ©s peuvent demander des dommages-intĂ©rĂȘts pour licenciement abusif, Ă  condition qu’il soit prouvĂ© qu’il y a eu une entente frauduleuse entre les deux employeurs.

Une fois l’entreprise reprise, le nouvel employeur a le droit de rĂ©organiser son activitĂ©, ce qui peut inclure des licenciements Ă©conomiques ou des changements structurels. Cependant, ces licenciements ou rĂ©organisations doivent respecter les rĂšgles lĂ©gales :

  • Les licenciements doivent ĂȘtre justifiĂ©s par des raisons rĂ©elles et sĂ©rieuses, comme des difficultĂ©s Ă©conomiques ou une restructuration nĂ©cessaire.
  • Les salariĂ©s licenciĂ©s doivent bĂ©nĂ©ficier de leurs droits lĂ©gaux, notamment :
    • Le prĂ©avis, selon leur anciennetĂ©.
    • Les indemnitĂ©s de licenciement.
    • Les congĂ©s payĂ©s non pris.

Si ces conditions ne sont pas respectées, les salariés peuvent contester les décisions devant les juridictions compétentes.

Cas 1 : Mutation d’un salariĂ© aprĂšs un rachat

Une entreprise basĂ©e Ă  Abidjan est rachetĂ©e par un groupe dont le siĂšge est Ă  San Pedro. Les contrats de travail des salariĂ©s d’Abidjan restent valides. Le nouvel employeur ne peut pas forcer un salariĂ© Ă  dĂ©mĂ©nager Ă  San Pedro si cette possibilitĂ© n’était pas prĂ©vue dans son contrat initial.

Cas 2 : Calcul des indemnités

Un salariĂ© qui a travaillĂ© 10 ans pour l’ancien employeur et qui est licenciĂ© par le nouvel employeur devra recevoir ses indemnitĂ©s de licenciement calculĂ©es sur ses 10 annĂ©es de service, et non seulement sur la pĂ©riode sous la direction du nouveau propriĂ©taire.

Cas 3 : Licenciements abusifs avant une cession

Si un repreneur exige que l’ancien propriĂ©taire licencie les salariĂ©s avant la vente, ces licenciements peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme abusifs. Les salariĂ©s concernĂ©s peuvent alors obtenir des compensations financiĂšres devant les tribunaux.

Les droits des salariĂ©s sont protĂ©gĂ©s en cas de modification dans la situation juridique de leur employeur. Le Code du Travail ivoirien garantit le maintien des contrats de travail et des droits acquis, mĂȘme lorsque l’entreprise change de propriĂ©taire ou de direction.

Cependant, si des licenciements ou des modifications des conditions de travail sont envisagĂ©s, ils doivent ĂȘtre justifiĂ©s et conformes Ă  la loi. Ces dispositions visent Ă  assurer une transition Ă©quitable pour les salariĂ©s tout en permettant aux employeurs de restructurer leurs activitĂ©s de maniĂšre lĂ©gale et responsable.

Base légale : Article 11.8 du Code du Travail ivoirien.


Luc KOUASSI

Juriste Consultant Bilingue | Formateur |
SpĂ©cialiste en rĂ©daction de contrats, d’actes extrajudiciaires, d’articles juridiques et des questions relatives au droit du travail | Politiste | BĂ©nĂ©vole humanitaire

L’employeur peut-il modifier unilatĂ©ralement le contrat de travail ?

Le contrat de travail est un accord entre un employeur et un salariĂ© qui dĂ©finit les droits et obligations de chaque partie. Une fois conclu, ce contrat ne peut pas ĂȘtre modifiĂ© par la seule volontĂ© d’une des parties, qu’il s’agisse de l’employeur ou du salariĂ©. Cependant, dans la pratique, il arrive que des changements soient nĂ©cessaires, souvent pour rĂ©pondre aux besoins ou Ă  l’évolution de l’entreprise. La question se pose alors de savoir si l’employeur peut modifier unilatĂ©ralement le contrat de travail et dans quelles limites.

Le contrat de travail repose sur un accord mutuel. Toute modification de ce contrat doit Ă©galement ĂȘtre fondĂ©e sur l’accord des deux parties, car une modification unilatĂ©rale porterait atteinte aux droits du salariĂ©.

Cependant, certaines modifications peuvent ĂȘtre imposĂ©es par l’employeur, notamment lorsqu’elles ne touchent pas aux Ă©lĂ©ments essentiels du contrat ou lorsqu’elles sont prĂ©vues par des textes lĂ©gaux, des clauses contractuelles ou le rĂšglement intĂ©rieur.

Les modifications dites non substantielles ne nĂ©cessitent pas l’accord prĂ©alable du salariĂ©, car elles n’affectent pas les termes essentiels du contrat. Ces changements sont souvent motivĂ©s par des impĂ©ratifs de santĂ©, de comportement, ou par l’application des rĂšgles de l’entreprise.

Exemples de modifications non substantielles :

  • Changement des fonctions du salariĂ© : Si un employeur dĂ©cide d’adapter les fonctions d’un salariĂ© pour des raisons mĂ©dicales ou en raison de son comportement, Ă  condition que le salaire reste inchangĂ©, cette modification n’est pas considĂ©rĂ©e comme substantielle.
  • Application du rĂšglement intĂ©rieur : Si le rĂšglement intĂ©rieur impose de nouvelles procĂ©dures ou conditions de travail (par exemple, des mesures de sĂ©curitĂ©), ces changements s’appliquent sans modifier le contrat.
  • Clauses prĂ©vues dans le contrat initial : Si une modification a Ă©tĂ© prĂ©vue et acceptĂ©e dĂšs la signature du contrat (par exemple, une clause de mobilitĂ© ou un changement des horaires), elle ne constitue pas une modification du contrat.

Ces modifications relĂšvent de la gestion courante de l’entreprise et sont considĂ©rĂ©es comme nĂ©cessaires au bon fonctionnement de celle-ci.

Les modifications dites substantielles concernent des Ă©lĂ©ments essentiels du contrat. Ces changements touchent des clauses fondamentales sans lesquelles le salariĂ© n’aurait probablement pas acceptĂ© le poste. En droit ivoirien, de telles modifications doivent obligatoirement faire l’objet d’un accord entre l’employeur et le salariĂ©.

Exemples de modifications substantielles :

  • RĂ©duction du salaire : Toute diminution du salaire sans l’accord du salariĂ© constitue une modification substantielle.
  • Proposition d’un emploi non conforme Ă  la qualification : Si un salariĂ© qualifiĂ© est affectĂ© Ă  un poste qui ne correspond pas Ă  son niveau de compĂ©tence ou d’expĂ©rience, cela est considĂ©rĂ© comme une modification substantielle.
  • Mutation dans un lieu Ă©loignĂ© non prĂ©vu dans le contrat : Par exemple, transfĂ©rer un salariĂ© d’Abidjan Ă  San Pedro alors que son contrat n’incluait pas de clause de mobilitĂ©.
  • Modification des responsabilitĂ©s : Un changement important dans les responsabilitĂ©s ou les attributions, mĂȘme sans diminution de salaire, est qualifiĂ© de substantiel.

Ces modifications sont considĂ©rĂ©es comme ayant un impact significatif sur la relation de travail et nĂ©cessitent donc l’accord du salariĂ©.

Si l’employeur dĂ©cide de modifier unilatĂ©ralement une clause substantielle du contrat sans obtenir l’accord du salariĂ©, plusieurs consĂ©quences peuvent en dĂ©couler :

  • Droit du salariĂ© de refuser : Le salariĂ© a le droit de refuser une telle modification. En cas de dĂ©saccord, il peut saisir les juridictions compĂ©tentes
  • Sanctions pour l’employeur : Une modification unilatĂ©rale peut ĂȘtre interprĂ©tĂ©e comme une rupture abusive du contrat de travail, exposant l’employeur Ă  des sanctions financiĂšres ou Ă  des indemnitĂ©s pour le salariĂ©.
  • PossibilitĂ© de dĂ©mission motivĂ©e : Le salariĂ© peut considĂ©rer cette modification comme une raison lĂ©gitime de rompre le contrat et demander des indemnitĂ©s compensatoires.

L’employeur ne peut modifier unilatĂ©ralement un contrat de travail, sauf s’il s’agit de modifications mineures ou prĂ©vues par le contrat ou la loi. Toute modification touchant aux Ă©lĂ©ments essentiels du contrat doit ĂȘtre approuvĂ©e par le salariĂ©.

Les articles 15.6, 15.9, 16.6, et 23.4 du Code du Travail ivoirien encadrent ces situations pour protĂ©ger les droits des salariĂ©s tout en tenant compte des impĂ©ratifs de gestion des entreprises. Cela requiert donc aux employeurs et aux salariĂ©s de bien comprendre ces rĂšgles afin de prĂ©venir les conflits et d’assurer une relation de travail harmonieuse.


Luc KOUASSI

Juriste Consultant Bilingue | Formateur |
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