La cybercriminalité englobe toutes les infractions commises au moyen ou sur un réseau de télécommunication ou système d’information. Phénomène mondial, devenu une préoccupation majeure en Côte d’ivoire où de plus en plus d’individus deviennent outre les victimes, malheureusement et bien des fois auteurs de ces crimes cybernétiques.
Alors que internet offre d’énormes opportunités de communications, d’éducation et d’affaires,il expose également les utilisateurs à de nombreux risques. Ce fait, quoique banal en Côte d’ivoire, nous permet d’ouvrir une brèche sur l’irresponsabilité des utilisateurs dans l’usage des réseaux sociaux.
Dans cet article, nous explorerons l’impact de la cybercriminalité en Côte d’ivoire et nous mettrons en lumière les conséquences de l’utilisation irresponsable des réseaux sociaux par les utilisateurs.
I- La cybersécurité en Côte d’Ivoire
En Côte d’ivoire, la cybercriminalité se manifeste sous diverses formes et est réprimée sur la base de textes légaux préétablis. Il ne s’agira pas pour nous de faire une étude exhaustive de ces différents cas mais simplement de les lister afin de les porter à votre connaissance.
A- Les faits cybercriminels récurrents en côte d’ivoire
Les cybercriminels exploitent très souvent la naïveté, la curiosité et parfois l’avidité de leurs victimes pour parvenir à leurs fins. Ces crimes vont :
- des fraudes sur les transactions électroniques: fraude en ligne,les escrocs ciblent les transactions en lignes notamment les paiement électroniques
- à l’utilisation frauduleuse d’éléments d’identification de personnes physiques: le vol d’informations sensibles par le phishing à la diffusion de fausses informations,
- aux atteintes à l’image et à l’honneur: diffamations, calomnies,propagation de rumeurs malveillantes, injures, propos outrageants, menaces et publication d’images à caractère sexuelt, harcèlement sexuel et moral sur les réseaux sociaux
- ainsi qu’aux escroqueries en ligne: les faux investissements, les offres d’emploi frauduleuses et les arnaques financières.
Tous ces crimes étant prévus par des textes juridiques.
B- Des bases légales
La cybercriminalité en Côte d’Ivoire représente un défi majeur pour la sécurité des individus et des infrastructures numériques. Avec l’adoption de la loi n°2013-451 du 19 juin 2013 portant lutte contre la cybercriminalité, le gouvernement ivoirien a renforcé son arsenal juridique pour combattre ce fléau…
A cette loi on peut ajouter le code pénal ivoirien, la loi n°2012-293 du 21 mars 2012 relative aux télécommunications/TIC. L’irresponsabilité des utilisateurs des réseaux sociaux demeure un problème persistant. Les actions imprudentes, telles que le partage de données personnelles et la diffusion de fausses informations, peuvent avoir des conséquences graves, allant de la compromission de la vie privée à la propagation de la désinformation. En 2023, avec 5,10 millions d’utilisateurs de médias sociaux, soit 17,9 % de la population totale, la Côte d’Ivoire a vu une augmentation de l’utilisation des plateformes numériques, ce qui souligne la nécessité d’une utilisation responsable des réseaux sociaux.
II- L’irresponsabilité des utilisateurs des réseaux sociaux et ses conséquences
A- Facteurs et manifestation de l’irresponsabilité
Les réseaux sociaux sont devenus une partie intégrante de notre vie mais certains facteurs poussent les individus à une utilisation peu conventionnelle. Il peut s’agir entre autre de l’anonymat garantie par les pseudonymes( même si le réalité en est toute autre), de l’addiction: des heures de scroll peuvent les rendre moins attentifs à leurs actions et à responsabilités, le manque de conscience des responsabilités, la désinformation ou désensibilisation, le manque d’éducation numérique l’effet de groupe…
Cette irresponsabilité peut se manifester par le fait de publier des informations sans réelles sources ou recherches de la vérité, de diffuser de fausses nouvelles ou informations sans prendre en compte les répercussions potentielles ou encore de publier des commentaires blessants.
l’utilisateur fautif peut répondre très logiquement de ses agissements.
B- Conséquences pour l’utilisateur
L’univers juridique ivoirien est secoué ce mois d’avril par une affaire qu’on ne saurait qualifier de novice tant ce pays est sujet à ce qu’on pourrait nommer sans trop se tromper de “ vagabondage médiatique”. En effet, le Sieur Kouakou amani florent connu sur les réseaux sociaux sous le pseudonyme d’observateur ébène qui faisait l’objet d’une plainte déposée à son encontre par dame MPA s’est vu condamné ce 23 avril 2024 par le tribunal de première instance d’abidjan plateau (à 12 mois d’emprisonnement dont 6 mois fermes et 5 millions d’amende) des chefs d’accusation d’émission d’expressions outrageantes par le biais des réseaux sociaux ainsi que de la diffusion de données de nature à porter atteinte à l’honneur et à la dignité d’une personne, en l’occurrence “dame mpa”.
A l’instar de cette condamnation,l’utilisateur irresponsable serait lui aussi soumis aux dispositions jugées quelque peu exagérées de la loi relative à la cybercriminalité.
Il est essentiel que les utilisateurs prennent conscience et agissent de manière responsable sur les réseaux sociaux.
La sensibilisation, l’éducation, la modération et dans le pire des cas l’arrestation sont autant de clés pour promouvoir un comportement plus responsable en ligne.
Sources :
[1]: https://www.gouv.ci/_actualite-article.php?recordID=13088
[2]: https://www.village-justice.com/articles/lutte-contre-cybercriminalite-Cote,17336.html
[4]: https://www.digital-discovery.tn/chiffres-reseaux-sociaux-cote-divoire-2023/
[5]: https://elephantech.ci/medias-sociaux-en-cote-divoire-2023-chiffres-cles-et-tendances/
[7]: https://news.abidjan.net/articles/725336/utilisation-responsable-des-reseaux-sociaux-la-haca-fait-signer-la-charte-des-reseaux-sociaux-en-cote-divoire-a-des-bloggeurs-influenceurs-activistes-et-autres-acteurs-du-numerique
Ariane TCHICAYA
Juriste