Le droit minier congolais par le biais de son de sa loi numĂ©ro 007/2002 du 11 juillet 2002 portant code minier tel que modifiĂ©e et complĂ©tĂ©e par la loi numĂ©ro 18/001 du 09 mars 2018 Ă poser les principes pour se lancer aux activitĂ©s miniĂšres. Ainsi, hormis le principe liĂ© Ă lâĂ©ligibilitĂ© et dâautres formalitĂ©s au-devant de lâadministration. Il se rĂ©vĂšle que toute personne qui se lance ou qui veut se lancer Ă lâexercice des activitĂ©s miniĂšres sauf Ă quelques exceptions prĂ©vues par le code, doit ĂȘtre mini dâun titre minier au moins.
Considérant ce qui précÚde, le code organise 4 quatre types de droits miniers ou titres miniers qui sont :
Le permis de recherches : il ne porte que sur les substances minĂ©rales classĂ©es en mines pour lesquelles il a Ă©tĂ© accordĂ© et sur les substances associĂ©es, si son titulaire en demande lâextension Ă ces derniĂšres. [1]  ;
Permis dâexploitation : il autorise son titulaire Ă exploiter, Ă lâintĂ©rieur de son pĂ©rimĂštre quâil couvre, les substances minĂ©rales pour lesquelles il est spĂ©cifiquement Ă©tabli. Ces substances minĂ©rales sont celles que le titulaire a identifiĂ©es et dont il a dĂ©montrĂ© lâexistence dâun gisement Ă©conomiquement exploitable.[2]  ;
Permis dâexploitation des rejets : il emporte le droit dâexploiter les gisements artificiels situĂ©s dans le pĂ©rimĂštre minier couvert par le permis, Ă moins que ce permis dâexportation nâexclue expressĂ©ment lâexploitation des gisements artificiels.[3]  ;
Permis dâexploitation des petites mines ou Ă petite Ă©chelle : la dĂ©termination de la nature du gisement de petite mine dĂ©pend des conditions techniques et des types dâinstallations utilisĂ©es, lorsque les conditions techniques pour exploiter un gisement de substances minĂ©rales ne permettent pas de faire une exploitation Ă grande Ă©chelle.
Il sâen suit que toute dĂ©tention dâun titre minier en droit congolais confĂšre Ă son titulaire une certaine portion des droits, Ă titre de propriĂ©tĂ© que, sur les substances minĂ©rales extrait car, le sol demeure une propriĂ©tĂ© inaliĂ©nable, imprescriptible et indivisible de lâEtat. Le titre minier prĂ©sente les caractĂ©ristiques suivantes :
Droit rĂ©el : parce quâil porte directement sur la chose qui est la mine ;
Droit Immobilier : parce que porte sur une chose qui selon la loi considérée comme immobiliÚre ;
Droit exclusif : parce que le seul titulaire est autorisé à jouir, user et disposer des droits que lui confÚre le titre minier ;
Droit cessible : ils sont cessibles parce quâils sont dans les commerces, câest-Ă -dire peuvent faire lâobjet dâune transaction sauf exception prĂ©vue par la loi etcâŠ.
Il se constate que le lĂ©gislateur congolais donne la possibilitĂ© au titulaire des titres miniers dâen faire de ces titres lâobjet des tractions parmi lesquelles lâamodiation, câest pourquoi il nous revient dans la prĂ©sente Ă©tude dâen dĂ©montrer son contours de validitĂ©
En droit congolais, le concept de contrat doit ĂȘtre compris comme une convention par laquelle une ou plusieurs personnes sâobligent envers une ou plusieurs autres personnes Ă donner, ou Ă ne pas faire quelque chose.[4] En lâespĂšce, lâamodiation est un louage pour une durĂ©e dĂ©terminĂ©e ou indĂ©terminĂ©e, sans facultĂ© de sous-louage, de tout ou partie des droits attachĂ©s Ă un droit minier ou Ă une autorisation de carriĂšres moyennant une rĂ©munĂ©ration fixĂ©e par accord entre lâamodiant et lâamodiataire.[5] Autrement dit, il est un contrat par lequel une partie appelĂ©e « amodiant »qui est titulaire actuel, donne en location pour une durĂ©e dĂ©terminĂ©e ou indĂ©terminĂ©e, sans facultĂ© de sous-location, tout ou partie des droits attachĂ©s Ă un droit minier ou dâautorisation de carriĂšres Ă une autre personne appelĂ©e « amodiataire », qui est locataire moyennant une rĂ©munĂ©ration fixĂ©e par accord entre lâamodiant et lâamodiataire.[6]
Ainsi, pour que cette convention qui lie les parties contractes soit valide il doit y avoir consĂ©cutivement la rĂ©union de certaines conditions telles quâĂ©numĂ©rĂ©es Ă lâarticle 8 du DĂ©cret du 30 juillet 1888 portant des contrats et les obligations conventionnelles, les conditions de validitĂ© du contrat sont :
Le consentement des parties qui sâobligent ;
La capacité de contracter ;
Un objet certain et ;
Une cause licite.
De ce qui prĂ©cĂšde, il nous revient de prĂ©ciser que tout contrat ou toute convention doit obĂ©ir en droit congolais Ă ces rĂšgles gĂ©nĂ©rales ci-dessus citĂ©es de maniĂšre superficielle. Ainsi, cette Ă©tude sera traitĂ©e dans deux grands points dont la premiĂšre porte sur conditions et le second sur les droits et obligations des parties au contrat dâamodiation.
I. CONDITIONS
Le contrat dâamodiation, comme tout autre contrat, doit satisfaire aux conditions gĂ©nĂ©rales de validitĂ© de contrat telles que libellĂ©es Ă lâarticle 8 du dĂ©cret du 30 juillet 1888 portant des contrats et les obligations conventionnelles. Il sâensuit que, la satisfaction Ă ces rĂšgles gĂ©nĂ©rales de validitĂ© du contrat nâest pas suffisante dans le cas particulier du contrat dâamodiation dont question ici. Ce qui conduit a relevĂ© quâen dehors de rĂšgles gĂ©nĂ©rales de validitĂ©s de contrat les parties au contrat dâamodiation comme contrat particulier du secteur minier prĂ©sentent certaines spĂ©cificitĂ©s aux conditions de validitĂ© qui mĂ©ritent de passer en revue.
A. Pour le titulaire ou amodiant
Le contrat dâamodiation est un contrat de louage de titre minier qui reprĂ©sente une propriĂ©tĂ© par lâamodiataire Ă lâamodiant.Hors, il est dâun principe que toute aliĂ©nation ou vente dâun bien appartenant Ă autrui est nulle avec risque de paiement des dommages et intĂ©rĂȘts par la partie qui a vendu ou aliĂ©nĂ© un bien ne lui appartenant. Pour ĂȘtre valable lâamodiant doit satisfaire aux conditions suivantes :
Lâamodiant au contrat dâamodiation doit ĂȘtre au prĂ©alable titulaire de titre minier objet de ce contrat
Par titulaire, il faut entendre par toute personne morale au nom de laquelle un droit minier ou de carriĂšre est accordĂ© et un titre minier ou un titre de carriĂšres est Ă©tabli, conformĂ©ment aux dispositions du code.[7] De cette disposition, nous retiendrons quâil est inconcevable en droit minier congolais de trouver une personne sans titre minier avec la qualitĂ© de titulaire. Egalement mĂȘme si certains documents de lâadministration sont dĂ©tenus par lâintĂ©ressĂ©, le Co contractant doit se rassurer que ces titres dont il dĂ©tient sont rĂ©gulier. Pour se faire un travail dâaudit juridique de conformitĂ© des titres faisant lâobjet du contrat dâamodiation peut ĂȘtre demandĂ© Ă un avocat ou juriste expĂ©rimentĂ© en droit minier en vue de prĂ©venir aux risques liĂ©s Ă la perte dâargent au cas les choses nâarrivent Ă bien tournĂ©es.
Lâamodiant doit dĂ©tenir le titre minier pouvant faire lâobjet dâamodiation
Comme relever ci-dessus que le contrat dâamodiation dans le secteur minier doit porter sur le titre minier dĂ©tenu prĂ©alablement par lâamodiant avant la conclusion du contrat dâamodiation. Mais il se constate que de la seule volontĂ© du lĂ©gislateur congolais tous les titres miniers tels que organiser par le code ne sont pas Ă©ligible ou peuvent pas faire lâobjet dâun louage ou dâune amodiation. Ainsi peuvent faire lâobjet de lâamodiation les titres miniers que voici :
Le permis dâexploitation ;
Le permis dâexploitation de rejets ;
Le permis dâexploitation des petites mines ou Ă petite Ă©chelle.
Ainsi, pour les substances minĂ©rales classĂ©es en mines, le permis de recherche ne peut faire nullement lâobjet dâamodiation. Cela veut autant dire que le contrat dâamodiation ne doit porter que sur le pĂ©rimĂštre couvert soit par un permis dâexploitation, permis dâexploitation des rejets et celui dâexploitation Ă petite Ă©chelle.
De ce qui prĂ©cĂšde, il y a lieu de prĂ©ciser que dans la lĂ©gislation miniĂšre congolaise tout contrat de louage de droit minier de recherche reste et demeure illicite, or en droit de contrat congolais lâillicĂ©itĂ© est une cause dâannulation du contrat, dĂšs mĂȘme lorsque les parties concluent un contrat dâamodiation portant sur le permis de recherche ce contrat est par nature invalide pour son illĂ©galitĂ©.
Il apparaĂźt logique que le titulaire dâun droit minier de recherches ne puisse pas procĂ©der Ă un louage dâun droit sur lequel les recherches qui sâeffectuent nâont pas encore abouti Ă des rĂ©sultats susceptibles de conduire Ă lâexploitation. Tout semble indiquer que celui qui loue un bien doit pouvoir ĂȘtre sĂ»r dâen tirer profit. Or, dans la mesure oĂč lâopĂ©rateur minier se trouve encore Ă la phase des recherches miniĂšres, rien ne peut prĂ©sager que ces derniĂšres aboutiront Ă tout prix Ă la dĂ©couverte dâun gisement Ă©conomiquement exploitable ou rentable.[8] Autrement, le titulaire du permis de recherche nâest pas autorisĂ© Ă conclure le contrat dâamodiation sous quelle condition que ce soit. Cela dĂ©coule de lâarticle 177 alinĂ©a 2 que les droits miniers et/ou des carriĂšres de recherche ne peuvent faire lâobjet dâamodiation.[9] Mais sâil y a des conditions relatives Ă lâamodiant il y a Ă©galement dâautres pour la amodiataire qui nĂ©cessitent de relever.
B. Pour lâamodiataire
Lâamodiataire est une partie au contrat dâamodiation qui sâengage Ă prendre en louage le titre minier dĂ©tenu par le titulaire qui est lâamodiant. Il dĂ©coule des termes de lâarticle 1.53 que lâamodiataire est assimilĂ© au propriĂ©taire de titre minier, et comme telle il doit remplir les conditions suivantes pour ĂȘtre Ă©ligible au contrat dâamodiation avec possibilitĂ© de devenir dans le futur propriĂ©taire de titre louĂ©.Pour se faire lâamodiataire devra satisfaire aux conditions suivantes :
Etre constitué en société commerciale
Les activitĂ©s miniĂšres en RDC telles que dĂ©finies Ă lâarticle 1.2 du code minier comme tous services, des fournitures ou travaux de lâart des mines directement liĂ©s Ă la recherche, Ă lâexploitation miniĂšre ou au traitement et/ou Ă la transformation des substances minĂ©rales, y compris les travaux de dĂ©veloppement, de construction et dâinfrastructures.[10] Sont rĂ©servĂ©es quâaux seules personnes morales, exclusion faite aux personnes physiques.
Les personnes morales dont question ici sont des personnes qui poursuivent les intĂ©rĂȘts lucratifs, donc les sociĂ©tĂ©s commerciales créées conformĂ©ment au droit congolais positif des sociĂ©tĂ©s aujourdâhui rĂ©gissent par lâacte uniforme relatif aux droits des sociĂ©tĂ©s commerciales et du groupement dâintĂ©rĂȘts Ă©conomiques. Cela veut dire que les associations sans but lucratif et les organisations non gouvernementales ne peuvent pas ĂȘtre considĂ©rĂ©es comme des personnes morales Ă©ligibles aux activitĂ©s miniĂšres bien que rĂ©guliĂšres constituĂ©es.
Rappelons que lâacte uniforme relatif aux droits des sociĂ©tĂ©s commerciales et du groupement dâintĂ©rĂȘts Ă©conomiques organise de marniĂšre ferme ou impĂ©rative cinq formes des sociĂ©tĂ©s commerciales a son article 6 dont, les sociĂ©tĂ©s en nom collectif ; les sociĂ©tĂ©s en commandite simple ; les sociĂ©tĂ©s Ă responsabilitĂ© limitĂ©e ; les sociĂ©tĂ©s anonyme et les sociĂ©tĂ©s par action simplifiĂ©es qui mĂ©ritent de dĂ©finir sommairement comme suite :
La société en nom collectif, elle est une forme dans laquelle tous les associés sont commerçants et répondent indéfiniment et solidairement des dettes sociales.[11]  ;
Société en commandite simple, elle est celle dans laquelle coexistent un ou plusieurs associés indéfiniment et solidairement responsables des dettes sociales dénommés « associés commandités », avec un ou plusieurs associés responsables des dettes sociales dans la limite de leurs apports dénommés « associés commanditaires », et dont le capital est divisé en parts sociales.[12]  ;
La sociĂ©tĂ© Ă responsabilitĂ© limitĂ©e, elle est une sociĂ©tĂ© dans laquelle les associĂ©s ne sont responsables des dettes sociales quâĂ concurrence de leurs apports et dont les droits sont reprĂ©sentĂ©s par des parts sociales.[13]  ;
SociĂ©tĂ© anonyme est une sociĂ©tĂ© dans laquelle les actionnaires ne sont responsables des dettes sociales quâĂ concurrence de leurs apports et dont les droits actionnaires sont reprĂ©sentĂ©s par des actions.[14]  ;
SociĂ©tĂ© par action simplifiĂ©e est une sociĂ©tĂ© instituĂ©e par un ou plusieurs associĂ©s et dont les statuts organisent librement lâorganisation et le fonctionnement de la sociĂ©tĂ© sous rĂ©serve des rĂšgles impĂ©ratives du prĂ©sent livre.
Les associĂ©s de la sociĂ©tĂ© par action simplifiĂ©e ne sont responsables des dettes sociales quâĂ concurrence de leurs apports et leurs droits sont reprĂ©sentĂ©s par des actions.[15] Si lâamodiataire sâest constituĂ©e en sociĂ©tĂ© commerciale selon lâune des formes passĂ©es en revue ci-dessus, elle doit Ă©galement.
Le domicile dâune sociĂ©tĂ© renvoie Ă son siĂšge social. Toute sociĂ©tĂ© doit avoir un siĂšge social qui doit ĂȘtre mentionnĂ© dans ses statuts.[16] Ce siĂšge doit ĂȘtre fixe, selon lâAUDCGIE les associĂ©s ont la libertĂ© de choisir le lieu dâĂ©tablissement du siĂšge social, mais une sociĂ©tĂ© qui porte sur son objet social lâexercice des activitĂ©s miniĂšres en RDC parmi lesquelles lâamodiataire ne fait pas exception devra choisir comme le lieu dâĂ©tablissement de son siĂšge social le territoire congolais sous peine de tomber dans lâinĂ©ligibilitĂ©. Mais une personne morale ne peut ĂȘtre constituĂ©e sans objet social, a ceci la lĂ©gislation miniĂšre congolaise prĂ©sente une rigueur incontournable faute de quoi le contrat serait irrĂ©gulier.
LâexclusivitĂ© des activitĂ©s miniĂšres
Le principe de lâexclusivitĂ© des activitĂ©s miniĂšres telles que repris Ă lâarticle 1.2 du code minier reste lâune des conditions dâĂ©ligibilitĂ© aux activitĂ©s miniĂšres. Câest-Ă -dire le fait pour une personne morale sociĂ©tĂ© commerciale soit constituĂ©e rĂ©guliĂšrement mais comporte dâune part les activitĂ©s miniĂšres et dâautres parts les activitĂ©s autres que celles miniĂšres, fera Ă ce que cette personne morale perde la possibilitĂ© dâexercer les activitĂ©s miniĂšres ou son Ă©ligibilitĂ©. Câest dans cette logique que note Roger MULAMBA KATAMBA dans un article publiĂ© sur net et citĂ© par CIMâS quâune sociĂ©tĂ© peut ĂȘtre rĂ©guliĂšrement constituĂ©e et avoir un objet social licite conformĂ©ment aux articles 19 et 20 de lâAUSCGIE sans ĂȘtre pour autant Ă©ligible Ă dĂ©tenir les droits miniers si cet objet ne porte pas exclusivement sur aux activitĂ©s miniĂšres.
Les associĂ©s sont donc tenus sâils veulent que leur sociĂ©tĂ© exerce des activitĂ©s miniĂšres, au respect de cette exigence lĂ©gale dâĂ©ligibilitĂ©, lors de la rĂ©daction des actes constitutifs ou lors de la demande des droits miniers en procĂ©dant par une assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale extraordinaire modificative des statuts. Il sied de prĂ©ciser que, lâamodiataire avant tout dĂ©boursement de ces fond devra se rassurer quâil satisfait aux conditions dâĂ©ligibilitĂ© aux activitĂ©s miniĂšres dont lâanalyses ci-dessus entre autre :
Etre personne morale ;
Avoir son siĂšge social en RDCÂ ;
Avoir lâobjet exclusif sur  les activitĂ©s miniĂšres.[17]
Ă cet effet, lâarticle 179 du code minier ajoute que prĂ©alablement Ă la conclusion du contrat, lâamodiataire doit dĂ©montrer quâil est Ă©ligible au droit minier. Si toute les deux parties arrivent Ă satisfaire chacune aux conditions particuliĂšres non seulement qui lui conviennent mais aussi sâen convint de lâĂ©galitĂ© de lâautre ils peuvent cette fois-lĂ signer le contrat dâamodiation. Le contrat qui doit faire l’objet de la signature devra contenir certaines mentions sous peine de sanctions prĂ©vues par la loi.
C. Clauses obligatoires du contrat dâamodiation
Comme dans tout contrat de droit commun, les parties devraient au prĂ©alable lâidentifier en lâespĂšce lâamodiant et lâamodiataire. PrĂ©voir les diffĂ©rentes obligations entre elles, parmi lesquelles le prix du loyer et les Ă©chĂ©ances. Mais hors ces mentions facultatives selon que les parties y trouvent intĂ©rĂȘts, pour le contrat minier dâamodiation la loi impose que les parties mettent ou insĂ©rĂ©es obligatoirement une clause rĂ©solutoire du contrat au cas oĂč lâune des parties manque notamment :
Pour le non-paiement par lâamodiataire des impĂŽts, taxes et redevances dus Ă lâĂ©tat ;
Pour non observation des lois et rĂšglements pouvant entraĂźner des consĂ©quences financiĂšres ou administratives prĂ©judiciables Ă lâamodiant. Qui plus est, il rend lâamodiant et lâamodiataire civilement responsables vis-Ă -vis de lâĂtat en cas de faute. Il est question en espĂšce dâune responsabilitĂ© civile purement solidaire.
Pour sâen Ă©pargner les parties au contrat dâamodiation devraient mettre Ă lâesprit quâelles nâont droit Ă la commission dâaucune erreur quel quâen soit sa valeur pour ne pas sâexposer. Câest nous disons quâil faut signer ou entreprendre les dĂ©marches de signature du contrat dâamodiation avec plus de prudence et de vigilance. En dehors de la clause rĂ©solutoire, les parties au contrat dâamodiation ont Ă©galement lâobligation de prĂ©voir ou dâinsĂ©rer au contrat sous peine de nullitĂ© une clause dâentretien et de rĂ©investissement nĂ©cessaire Ă lâexploration et au dĂ©veloppement raisonnables du gisement.
La nullitĂ© est une sanction juridique qui frappe normalement un acte juridique irrĂ©gulier du point de vue des Ă©lĂ©ments requis pour sa validitĂ©, ou des requises. Un contrat dâamodiation qui ne respecte pas cette rĂšgle dâintĂ©gration dâune clause dâentretien du gisement pourrait ĂȘtre sanctionnĂ©e par la nullitĂ©, celle-ci a pour effet, de priver lâacte ainsi irrĂ©gulier des effets juridiques quâil aurait dĂ» notamment produire, sâil Ă©tĂ© rĂ©gulier. Cette sanction doit ĂȘtre toujours prononcĂ©e par le juge. Elle nâest donc automatique sauf quand elle est de plein droit. Dans ce cas, le texte lui-mĂȘme le dit.[18]
De ce qui prĂ©cĂšde, il y a lieu de relever que, le contrat dâamodiation dans le secteur minier ne pas celui quâil faut signer sans informations fluides entre parties, et aussi se rassurer sur la crĂ©dibilitĂ© ou la confiance quâĂ son future partenaire, cela en prĂ©vision des risques juridiques qui peuvent sâencourir lorsquâon nâest engager avec une mauvaise personne nâayant non seulement la bonne fois de se libĂ©rer a ces obligations mais aussi dây rĂ©pondre favorablement Ă chaque temps que son exĂ©cution la requiĂšre.
D. De lâeffectivitĂ© Et De lâopposabilitĂ© Du Contrat Dâamodiation
Comme tout contrat ordinaire tel que rĂ©gi par le dĂ©cret du 30 juillet 1888 portant des contrats et les obligations conventionnelles, il y a toujours un moment oĂč le contrat dâamodiation devient effectif et opposable aux parties et aux tiers aprĂšs accomplissement de certaines formalitĂ©s.
En droit congolais de contrat, ce dernier est effectif du moment que les conditions de sa validitĂ© sont rĂ©unies, Ă savoir : le consentement des parties, la capacitĂ© de contracter, lâobjet dĂ©terminĂ© et la cause licite. Autrement en droit congolais, un contrat devient effectif dĂšs sa signature. Cela signifie que les obligations convenues entre les parties commencent Ă produire les effets entre elles seules. Cela relĂšve du principe dâeffet relatif des contrats tant fait mention dans cette Ă©tude, selon lequel un contrat ne crĂ©e dâobligations quâĂ lâĂ©gard des parties qui lâont conclu.
Dans un contrat de vente, de louage etc⊠câest-Ă -dire synallagmatique il est effectif du moment que les parties sâaccordent sur la chose et sur le prix. En lâespĂšce, le contrat dâamodiation entre dans cette catĂ©gorie des contrats synallagmatiques oĂč il y a rĂ©ciprocitĂ© des obligations entre parties et ce, il y a toujours une clause rĂ©solutoire sous-entendue. Qui peut porter corps ou extĂ©rioriser du moment que lâune des parties nâobĂ©it pas Ă ces obligations.
Il convient de prĂ©ciser que, le contrat dâamodiation nâest pas lâĆuvre du CAMI comme administration des mines chargĂ©e de procĂ©der Ă son enregistrement, mais plutĂŽt reste lâĆuvre des parties câest-Ă -dire lâamodiant et lâamodiataire. Comme telles, elles doivent bien le rĂ©diger en prospection des rĂšgles ou mentions obligatoires Ă intĂ©grer. Cela veut dire que le contrat dâamodiation devient effectif Ă la date de sa signature par les parties bien quâĂ ce stade son opposabilitĂ© ne concerne que les mĂȘmes parties. Cela veut aussi dire que cette phase de signature oĂč il devient effectif nâest nullement Ă nĂ©gliger car dĂšs quâil est signĂ© il ne sera prĂ©sentĂ© au cadastre que pour son enregistrement Ă©ventuellement pour vĂ©rification sur lâĂ©ligibilitĂ© de lâamodiataire et non pour une autre rĂ©daction.
En vertu du principe de lâeffet relatif du contrat tel que le libellĂ© Ă lâarticle 33 du dĂ©cret du 30 juillet 1888 portant des contrats et les obligations conventionnelles que les conventions lĂ©galement formĂ©es entre tiennent lieu de loi Ă ceux qui les ont faites.
De ce principe gĂ©nĂ©ral en droit de contrat, lâamodiation comme contrat devrait ne produire les effets, quâentre lâamodiant et lâamodiataire, mais parce quâil sâagit dâun contrat que la loi congolaise attache certaines importances de par sa volontĂ© ce contrat est soumis aux rĂšgles particuliĂšres dâenregistrement devant lâadministration des mines qui est le cadastre minier en vue dâĂ©tendre ces effets, ou en vue dâinvoquer ces effets mĂȘme au regard des tiers cela au-delĂ de lâentendement du principe des effets relatifs de contrat. En effet, seule la signature du contrat dâamodiation ne suffit pas pour quâil soit opposable aux tiers. Pour ĂȘtre opposable aux tiers, tout contrat dâamodiation doit ĂȘtre enregistrĂ© dans un registre Ă©tabli et gardĂ© Ă cet effet au cadastre minier conformĂ©ment Ă la procĂ©dure prĂ©vue par le rĂšglement minier.
Lâenregistrement du contrat dâamodiation nâest soumis quâau contrĂŽle de lâĂ©ligibilitĂ© par lâadministration des mines selon la procĂ©dure prĂ©vue par le rĂšglement minier.
Le contrat dâamodiation doit ĂȘtre enregistrĂ© par le cadastre minier moyennant paiement, au profit du trĂ©sor public, dâune taxe pour lâenregistrement dont le montant est fixĂ© par voie rĂšglementaire[19]
Il dĂ©coule de cette disposition que lâopposabilitĂ© du contrat dâamodiation est soumise Ă la formalisation de son enregistrement auprĂšs de lâadministration des mines qui se bornerait Ă faire avant tout enregistrement Ă vĂ©rifier si lâamodiataire est Ă©ligible aux droits miniers, faute de quoi cette procĂ©dure dâenregistrement en vue de son opposabilitĂ© aux tiers peut ĂȘtre paralysĂ©e. Alors aussi longtemps que le contrat dâamodiation nâest pas enregistrĂ©, câest-Ă -dire inscrit dans un cahier ou registre dâenregistrement des demandes dâinscription hypothĂšques et dâamodiation, ni lâamodiant ni lâamodiataire ne peuvent se prĂ©valoir des droits dĂ©coulant dudit contrat pour les opposer aux tierces personnes.
Lors de lâinstruction cadastrale, le CAMI ne devrait se limiter quâĂ lâexamen de lâĂ©ligibilitĂ© de lâamodiataire, et ce, en dehors de toute autre considĂ©ration.[20]
Afin, il sied de prĂ©ciser que, le contrat dâamodiation doit ĂȘtre enregistrĂ© car, ceci nâest pas dâune moindre importance car il y va des intĂ©rĂȘts de toute les parties qui peuvent se mettre en difficultĂ© ou en surmonter en le faisant enregistrĂ© avec beaucoup de prudence et vigilance, autant plus que dans le monde des affaires les pertes liĂ©es Ă la mauvaise application ou pour violation des lois reste une prĂ©occupation permanente pour les parties au contrat dâamodiation.
II. DROITS ET OBLIGATIONS DES PARTIES AU CONTRAT DâAMODIATION
Dans chaque contrat, chaque partie a une portion des droits qui est mĂȘme lâissue de cet engagement et est toujours assujettie Ă un certain nombre dâobligations quâelle doit satisfaire. Le manquement Ă la satisfaction de ces obligations expose toujours la partie dĂ©faillante aux consĂ©quences lĂ©galement prĂ©vues ou prĂ©vues par le contrat lui-mĂȘme plus gĂ©nĂ©ralement au paiement des dommages et intĂ©rĂȘts.
A. Droits
Le mot droit dĂ©signe deux notions distinctes. Dâune part, le droit objectif dĂ©signe un ensemble de rĂšgles juridiques qui rĂ©gissent la vie en sociĂ©tĂ©. Dâautre part, les droits subjectifs qui renvoient Ă un ensemble de prĂ©rogatives reconnues par le droit objectif Ă des individus pour la satisfaction de leurs intĂ©rĂȘts. Cette derniĂšre dĂ©finition nous intĂ©resse dans cette Ă©tude, car les droits confĂ©rĂ©s aux parties contractantes doivent ĂȘtre compris comme des prĂ©rogatives que la loi leur donne pour la protection de leurs intĂ©rĂȘts. Ainsi nous allons tour Ă tour voir les droits dâamodiant et ceux de lâamodiataire.
1. Droits de lâamodiant
Lâamodiant comme titulaire du bien louĂ© par lâamodiataire Ă un certain nombre des droits quâil jouit vis-Ă -vis de lâamodiataire entre autre :
Le droit de percevoir le loyer ou rĂ©munĂ©ration  : au terme de lâarticle 177 alinĂ©a premier du code minier congolais , lâamodiation consiste en un louage pour une durĂ©e fixe ou indĂ©terminĂ©e, sans facultĂ© de sous-louage, de tout ou partie dâun droit minier dâexploitation ou dâautorisation dâexploitation de carriĂšres permanente, moyennant, une rĂ©munĂ©ration fixĂ©e par accord entre lâamodiation et lâamodiataire. Ainsi,  le contrat dâamodiation comme louage de titre minier dĂ©tenu en propriĂ©taire de bien immobilier, par lâamodiant donne lieu Ă ce droit, câest pourquoi  lâamodiant perçoit de lâamodiataire le montant du loyer Ă chaque Ă©chĂ©ance convenue entre eux dans le contrat ;
Le droit de visiter son pĂ©rimĂštre soit par lui-mĂȘme soit par son mandataire  : ce droit est acquis par lâamodiant indĂ©pendamment de toute volontĂ© des parties, câest pourquoi le lĂ©gislateur congolais utilise le concept nonobstant toute clause contraire câest-Ă -dire quel que soit lâattente  des parties Ă contourner cette clause lâamodiant ne peut nullement ĂȘtre dĂ©pourvu de son droit de visite ou dâinspection sur le pĂ©rimĂštre qui demeure sa propriĂ©tĂ©. Câest ainsi quâil est aussi notĂ© que le contrat dâamodiation ne dĂ©pouille pas lâamodiant de tous les droits parce quâil lui est reconnu un droit de regard sur les travaux qui sâeffectuent dans le pĂ©rimĂštre du droit minier.[21]  ;
Le droit de recours contre lâamodiataire lorsquâil paie la datte publique  : il est vrai le code minier rend les deux parties au contrat dâamodiation solidaire aux dettes publiques câest-Ă -dire vis-Ă -vis de lâEtat mais en rĂ©alitĂ© cette obligation de payĂ© les impĂŽts, droits et taxes est Ă la charge de lâamodiataire.
2. Les droits de lâamodiataire
De la mĂȘme façon que lâamodiant Ă un certain nombre des droits issus du contrat dâamodiant comme non seulement comme propriĂ©taire mais aussi comme partie au contrat il est sans doute que lâamodiataire aussi non seulement Ă titre de locataire mais aussi comme partie au contrat a son tours un certain nombre des droits dans un contrat dâamodiation. Entre autre :
Le droit dâexploiter le pĂ©rimĂštre minier conformĂ©ment aux termes du contrat.
Lorsque lâamodiataire prend en louage le titre qui couvre le pĂ©rimĂštre minier de lâamodiant ce nâest pas, pour garder comme si il sâagissait dâun contrat de dĂ©pĂŽt non plus, câest pourquoi du moment que leur contrat devient non seulement effectif maos aussi toute les formalitĂ©s particuliĂšres lĂ©gales sont accomplies, lâamodiataire est en droit dâexploiter ce pĂ©rimĂštre ce, dans le respect des clauses contractuelles et des dispositions lĂ©gales impĂ©ratives
Le droit de devenir propriétaire de titre loue :
Il peut arriver quâen cours du contrat lâamodiant dĂ©cide de cĂ©der totalement le titre, câest-Ă -dire le vendre ; il peut dans ce cas le vendre lâamodiataire qui sera propriĂ©taire jusquâĂ lâĂ©chĂ©ance de sa validitĂ©. Notons que mĂȘme ici la notion de la vigilance et de la prudence nâest pas moindre car, lâamodiataire ne peut pas acheter le titre de lâamodiant qui est devenu invalide par lâexpiration de sa durĂ©e lĂ©gale non plus, et aussi le titre dont la durĂ©e de validitĂ© est engloutie par le contrat dâamodiation en cours. Pareil agissement constituerait un manque Ă gagner dans le chef de lâamodiant.
B. Obligations des parties
Le mot obligation est au sens large lâensemble de tout ce que la loi ou mĂȘme la morale commande Ă un individu de faire, sans que lâindividu concernĂ© nâen soit nĂ©cessairement tenu Ă lâĂ©gard dâune autre personne dĂ©terminĂ©e.[22] Au sens du droit des affaires lâobligation renvoie au titre nĂ©gociable Ă©mise par une sociĂ©tĂ©, lorsquâelle est Ă©mise elle est constitutive dâune crĂ©ance de la sociĂ©tĂ©.[23] Au sens du droit civil ou contractuel, il relĂšve que lâobligation autrement appelĂ©e droit de crĂ©ance renvoie Ă un lien de droit entre deux personnes en vertu duquel lâune dâelles, crĂ©ancier, peut exiger de lâautre, le dĂ©biteur, une certaine prestation.[24] En lâespĂšce il convient de prĂ©ciser que, le concept obligation doit ĂȘtre entendu comme lâensemble de tous quâune personne est tenu de donner de faire ou de ne pas faire.
1. Obligations de lâamodiant
Ici, nous allons voir ce Ă quoi lâamodiant est tenu vis-Ă -vis de lâamodiataire en exĂ©cution du contrat qui le lie, nous avons entre autre :
Lâobligation dâinformation sur le titre ou le pĂ©rimĂštre minier objet du contrat
Parce que le contrat dâamodiation nâest pas celui dâadhĂ©sion ou la discussion sur lâobjet et le prix importe peu, lâamodiant est dans lâobligation dâinformer lâamodiataire sur toute question principale ou secondaire en rapport avec le titre.
Obligation de laisser lâexploitation du permettre Ă lâamodiataire selon les termes du contrat
Du moment que le contrat dâamodiation entre en vigueur lâamodiant ne peut venir exploiter tout ou partie du pĂ©rimĂštre qui as fait objet dâamodiation comme si il superposer lâexploitation avec le mĂȘme titre.
Lâobligation de payer les impĂŽts droits et taxes due Ă lâĂ©tat au cas oĂč lâamodiataire ne paie
Devant la loi lâamodiant et lâamodiataire sont solidaires des dettes publiques il peut arriver, que lâamodiant paie ou que ces biens soient recouvrer de maniĂšre forcĂ© par lâEtat congolais pour dĂ©faut de paiement des dettes fiscales par lâamodiataire. Dans ce cas, lâamodiant ne devrait pas croiser ces bras aprĂšs paiement de cette dette ; sinon ça sera un appauvrissement sans cause dans son chef, il sera cette fois-lĂ en droit de faire un recours contre le redevable rĂ©el de la datte publique qui est lâamodiataire afin que, ce dernier lui restitue ce quâil a pu dĂ©penser. Techniquement ou juridiquement ce droit de recours quâĂ lâamodiant contre lâamodiataire sâappelle lâaction rĂ©cursoire
Parce que le lĂ©gislateur congolais a voulu que les deux parties nâaient pas lâoccasion de se soustraire aux obligations vis-Ă -vis de lâĂtat. Il peut recouvrer les sommes dues chez lâune ou lâautre partie, et ce, sans considĂ©ration de la qualitĂ© de chacune. Aussi faudra noter que, parce que le titre minier est louĂ© Ă lâamodiataire, qui exploite le pĂ©rimĂštre, il nâest pas plausible de rendre lâamodiant solidairement responsable des obligations dĂ©coulant du contrat dâamodiation. Logiquement, seul lâamodiataire devrait rĂ©pondre des obligations Ă lâĂ©gard de lâĂtat, comme câest le cas Ă lâĂ©gard des tiers, puisque câest lui qui tire profit du fait de lâexploitation du pĂ©rimĂštre.[25]
Pour notre part, nous estimons que lâobligation solidaire Ă laquelle lâamodiant et lâamodiataire sont tenus vis-Ă -vis de lâĂtat est juste prĂ©ventive de lâĂ©vasion fiscale par lâamodiataire.
Obligation du dĂ©pĂŽt de demande dâenregistrement
Pour obtenir lâenregistrement dâun contrat dâamodiation, lâamodiant dĂ©pose la demande dâinscription dâun contrat dâamodiation au cadastre minier central ou provincial, en trois exemplaires.[26] Parce que le contrat dâamodiation est soumis aux rĂšgles dâenregistrement en vue de son opposabilitĂ© aux tiers, il doit, Ă cet effet, faire lâobjet du dĂ©pĂŽt au cadastre minier Ă cette fin, ce, par lâamodiant.
2. Obligations de lâamodiataire
Comme dans lâamodiant, lâamodiataire a aussi une portion des obligations quâil a vis-Ă -vis de lâEtat et vis-Ă -vis de lâamodiant pour son titre quâil va exploiter, entre autre :
Lâobligation de payer le loyer a lâamodiantÂ
Celle-ci est la premiĂšre obligation de lâamodiataire vis-Ă -vis de lâamodiant ; il se dĂ©gage des termes de lâarticle 177 du code minier que lâamodiataire loue le titre minier auprĂšs de lâamodiant moyennant rĂ©munĂ©ration, cette derniĂšre est le prix que lâamodiataire paie Ă lâamodiant dans le cadre du contrat. Parce quâil sâagissant dâun contrat synallagmatique la clause rĂ©solutoire est toujours sous-entendue, comme tel si lâamodiataire nâexĂ©cute pas Ă son obligation principe de payer la rĂ©munĂ©ration pour son occupation et exploitation du pĂ©rimĂštre le contrat peut ĂȘtre rĂ©solu pour dĂ©faut de son exĂ©cution.
Obligation vis-Ă -vis de lâĂ©tat de payer les impĂŽts taxes et redevances
Il est le redevable rĂ©el des dettes fiscales vis-Ă -vis de lâĂtat et comme tel, il doit payer ces dettes conformĂ©ment Ă la loi fiscale en vigueur en RDC.
Obligation de rembourser le montant de la dette fiscale couverte par lâamodiantÂ
Il est dâune Ă©vidence irrĂ©fragable que, lâamodiant et lâamodiataire est solidairement responsable devant lâadministration fiscale pour les dettes fiscales non aspirĂ©es, en rĂ©alitĂ© le paiement de ces dettes ne pas Ă partager entre les deux parties au contrat plutĂŽt câest lâamodiataire est le redevable rĂ©el. Au nom de cette solidaritĂ©, ces biens peuvent faire lâobjet dâun redressement ou recouvrement fiscale selon que possible, dans pareille circonstance il sera en droit dâexiger le remboursement auprĂšs de lâamodiataire et ce dernier, sera en obligation de lui restituer pour des raisons ci- haut invoquĂ©es.
Lâobligation de laisser Ă lâamodiant exercer son droit dâinspection ou visite sur le pĂ©rimĂštre
A ce sujet il est prĂ©vu que lâamodiant peut nonobstant toute clause contraire, exercer, soit personnellement soit par tout expert de son choix dument mandatĂ© par lui, un droit de surveillance et dâinspection des travaux de lâamodiataire.[27] En vertu de ce droit reconnu Ă lâamodiant par la loi, lâamodiataire est dans lâaffirmative soumis Ă lâobligation lĂ©gale dâadmettre Ă lâamodiant exercer son droit de visite et dâinspection sans quâil ne lâempĂȘche en rien pour des raisons de lâexploitation.
Lâobligation de ne pas sous-loue en tout ou partie du pĂ©rimĂštre dont il exploite ne vertu du contrat dâamodiation
Cette obligation de lâamodiataire relĂšve toujours des termes de la loi ; le code prĂ©cise que lâamodiation consiste en un louage pour une durĂ©e fixe ou indĂ©terminĂ©e, sans facultĂ© de sous-louage de tout ou partie dâun droit minier dâexploitationâŠ. Cela veut dire que mĂȘme si les parties conviennent dans le contrat que lâamodiataire peut sous-louer une ou tout du permettre en vertu du contrat quâil dĂ©tient, cette clause reste illĂ©gale et par voie de consĂ©quence ne peut ĂȘtre invoquĂ©e devant les tiers, câest-Ă -dire aucune des parties ne peut sâen prĂ©valoir pour des raisons de son illicĂ©itĂ©.
CONCLUSION
Le contrat dâamodiation est un contrat comme tout autre mais prĂ©sente des particularitĂ©s et des risques au cas oĂč une erreur est commise par lâune ou lâautre partie pendant la phase de sa conclusion, de la formalisation ou de son exĂ©cution. Comme tel, il doit rĂ©pondre aux conditions de validitĂ© prĂ©vues Ă lâarticle 8 du dĂ©cret du 30 juillet 1888 portant des contrats et les obligations conventuelles le cas Ă©chĂ©ant, satisfaire Ă lâobligation de son enregistrement pour Ă©tendre son champ dâapplication ou son opposabilitĂ©.
Seul le propriĂ©taire de permis dâexploitation, dâexploitation de rejets, dâexploitation des petites mines en cours de validitĂ© peut amodier et ce, Ă une personne rĂ©pondant aux critĂšres dâĂ©ligibilitĂ© aux droits miniers. Exclusion lĂ©gale et ferme faite pour le louage de permis de recherche. Lâobligation pour les parties dâintĂ©grer indĂ©pendamment de toute leurs volontĂ©s des certaines clauses dans le contrat sous peine des sanctions de la nullitĂ©, la responsabilitĂ© solidaire des parties vis-Ă -vis de lâĂtat reste dâordre public quel que soit le prescrit contraire du contrat relativement à ça.
Vu la complexitĂ© du secteur et la rigueur lĂ©gislatif que prĂ©sente le processus de conclusion du contrat dâamodiation, la formalisation et son exĂ©cution relativement aux obligations lĂ©gales des parties, il se laisse comprendre que le contrat dâamodiation doit ĂȘtre conclu non seulement avec souplesse, mais aussi avec prudence et vigilance, faute de quoi lâune des parties peut facilement se voir perdre ses fonds. Or, dans la pratique entrepreneuriale, ce quâil faut craindre, ce sont les pertes occasionnĂ©es non seulement par la mauvaise comprĂ©hension de la rĂšgle des droits mais, aussi sa mauvaise prendre. Câest ainsi quâil est indispensable pour les parties au contrat dâamodiation de se faire assister et guider dans lâensemble du processus de conclusion de leur contrat en vue de prĂ©venir les risques et dangers que prĂ©sente le secteur, bien quâil prĂ©sente plus dâintĂ©rĂȘt au moment actuel en RDC pour les sociĂ©tĂ©s miniĂšres.
Par Me Bonheur MASANKA, Avocat au barreau du Kasaï-oriental en RDC au cabinet RMK et associés : bureau de Mbuji-mayi, spécialiste en droit des sociétés commerciales, droit du travail et droit minier.
Email :Â bmasanka85@gmail.com
[1] Article 50 de la loi numéro 007/2002 du 11 juillet 2002 portant code minier tel que modifiée et complétée par la loi numéro 18/001 du 09 mars 2018.
[2] Article 64 de la loi numéro 007/2002 du 11 juillet 2002 portant code minier tel que modifiée et complétée par la loi numéro 18/001 du 09 mars 2018
[3] Article 86 de la loi numéro 007/2002 du 11 juillet 2002 portant code minier tel que modifiée et complétée par la loi numéro 18/001 du 09 mars 2018.
[4] Article 1 du Décret du 30 juillet 1888 portant des contrats et les obligations conventionnelles
[5] Article 1.4 de la loi numéro 007/2002 du 11 juillet 2002 portant code minier tel que modifiée et complétée par la loi numéro 18/001 du 09 mars 2018.
[6] GARRY SAKATA M.TAWAB, Code Minier Expliqué, Analyse systématique et croisée avec le rÚglement minier, éditions Academia, Kinshasa 2022 p. 232
[7] Article 1.53 de la loi numéro 007/2002 du 11 juillet 2002 portant code minier tel que modifiée et complétée par la loi numéro 18/001 du 09 mars 2018.
[8] CIMâS MULUNGULUNGU NACHINDA, Code minier commentĂ© et annotĂ©, Ed Academia, Kinshasa 2018, p.269
[9] Article 177alineà 2 de la loi numéro 007/2002 du 11 juillet 2002 portant code minier tel que modifiée et complétée par la loi numéro 18/001 du 09 mars 2018
9 Article 1.2 de la loi numéro 007/2002 du 11 juillet 2002 portant code minier tel que modifiée et complétée par la loi numéro 18/001 du 09 mars 2018[10]
[11] Article 270 de lâacte uniforme relatif au droit des sociĂ©tĂ©s commerciales et du groupement dâintĂ©rĂȘts Ă©conomiques.
[12] Article 293 de lâacte uniforme relatif au droit des sociĂ©tĂ©s commerciales et du groupement dâintĂ©rĂȘts Ă©conomiques
[13] Article 309 de lâacte uniforme relatif au droit des sociĂ©tĂ©s commerciales et du groupement dâintĂ©rĂȘts Ă©conomiques
[14] Article 385de lâacte uniforme relatif au droit des sociĂ©tĂ©s commerciales et du groupement dâintĂ©rĂȘts Ă©conomiques
[15] Article 853-1 de lâacte uniforme relatif aux droits des sociĂ©tĂ©s commerciales et du groupement dâintĂ©rĂȘts Ă©conomique.
[16] Article 23 de lâacte uniforme relatif aux droits des sociĂ©tĂ©s commerciales et du groupement dâintĂ©rĂȘts Ă©conomique.
[17] Article 23 de la loi numéro 007/2002 du 11 juillet 2002 portant code minier tel que modifiée et complétée par la loi numéro 18/001 du 09 mars 2018
[18] KALONGO MBIKAYI. Droit civil : Les obligations, Ed universitaires africains, Tome1, Kinshasa 2012, p. 123
[19] Article 179 de la loi numéro 007/2002 du 11 juillet 2002 portant code minier tel que modifiée et complétée par la loi numéro 18/001 du 09 mars 2018
[20] CIMâS MULUNGULUNGU NACHINDA., Op.cit., p.274
[21] CIMâS MULUNGULUNGU NACHINDA., Op.cit., p 274
[22] KALONGO MBIKAYI, Op.cit., p.14
[23] HILARI ALAIN BITSAMANA, Dictionnaire en Droit Ohada , Pointe-Noire, le 29 mai 2003.p147
[24] JULLIOT DE LA MORANDIERE (L), Précis de droit civil , Tome 2, troisiÚmes éditions, Dalloz, paris, 1964, p.256
[25] CIMâS MULUNGULUNGU NACHINDA., Op.cit., p. 271
[26] Article 369 Décret numéro 038/2003 du 23 mars 2003 portant rÚglement minier tel que modifié et complété par le décret numero18/024 du 08 juin 2018
[27] Article 180 de la loi numéro 007/2002 du 11 juillet 2002 portant code minier tel que modifiée et complétée par la loi numéro 18/001 du 09 mars 2018
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Intéressant merci