Le mois de juin a été marqué par une série de décisions stratégiques prises en Conseils des ministres sous la présidence de Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA. À travers 17 décrets et 2 ordonnances majeurs, le gouvernement ivoirien réaffirme sa détermination à poursuivre la transformation structurelle du pays, en répondant aux défis économiques, énergétiques, sociaux et environnementaux avec une vision claire : bâtir une Côte d’Ivoire résiliente, inclusive et compétitive.
I. Réformes fiscales et soutien renforcé au secteur énergétique
La suppression de la Taxe de Soutien au Développement de l’Activité de Raffinage (TSDAR) consacre la fin d’une taxe instaurée pour apurer la dette de la Société Ivoirienne de Raffinage (SIR). Dorénavant, une partie des ressources issues de cette taxe, estimée à 50 milliards FCFA par an, sera redirigée vers le financement du Programme Électricité Pour Tous, accélérant ainsi l’accès universel à l’électricité, enjeu majeur pour la compétitivité économique et l’amélioration des conditions de vie.
Dans le même esprit, la création d’un Comité de Suivi du Pacte National Énergie vient appuyer la mise en œuvre de l’ambitieux projet « Mission 300 », qui vise à étendre le taux de couverture électrique nationale à 100 % d’ici 2030.
II. Renforcement des capacités économiques et environnementales
Le gouvernement a également entériné plusieurs accords et financements stratégiques :
- 103,3 millions d’euros pour améliorer l’interconnexion électrique avec le Ghana dans le cadre du projet WAPP, renforçant la sécurité énergétique régionale et ouvrant la voie à une meilleure intégration des marchés électriques ouest-africains.
- 150 millions d’euros de la Banque Européenne d’Investissement (BEI) pour financer un ambitieux projet de reboisement visant la restauration de 140 000hectares de forêts dégradées, en cohérence avec la politique nationale de lutte contre la déforestation et le changement climatique.
- 50 millions d’euros pour augmenter la participation de la Côte d’Ivoire au capital de l’agence Africaine ATIDI (African Trade & Investment Development Insurance), ce qui permettra de mieux protéger les investisseurs privés et d’attirer davantage de capitaux étrangers dans le pays.
Par ailleurs, la ratification de l’Accord de SAMOA avec l’Union Européenne ouvre de nouvelles perspectives commerciales sur les marchés européens, offrant aux produits ivoiriens un cadre juridique plus stable et davantage d’opportunités pour diversifier l’économie nationale.
III. Exploration minière et modernisation de l’aménagement du territoire
Dans le secteur minier, cinq nouveaux permis de recherche pour l’or ont été octroyés à des sociétés telles que CENTAMIN Côte d’Ivoire SARL, K Mining SARL et ENIAM SARL, couvrant des zones d’exploration stratégiques. Ces autorisations s’accompagnent d’exigences strictes en matière de protection environnementale et de responsabilité sociale, afin d’assurer une exploitation minière durable et bénéfique aux communautés locales.
Deux déclarations d’utilité publique ont également été prononcées. La première concerne l’extension d’une centrale solaire à Tengrela, illustrant la volonté du gouvernement d’accélérer la transition énergétique par l’augmentation de la capacité solaire installée. La seconde porte sur la zone de Garden Center à Adjamé, pour la réalisation d’un projet stratégique de gestion des eaux usées et des déchets, contribuant ainsi à l’assainissement urbain et à la santé publique.
IV. Transition numérique et innovations institutionnelles majeures
Le Conseil des ministres a adopté des mesures fortes pour accélérer la digitalisation des services administratifs. La mise en place du Certificat de Nationalité Numérique ainsi que de l’Attestation Recognitive révolutionne la délivrance des documents d’identité, en simplifiant les démarches et en réduisant significativement les délais d’obtention. Cette innovation s’inscrit dans le vaste programme de digitalisation de l’administration publique ivoirienne.
Autre décision historique, la création de l’Agence Spatiale de Côte d’Ivoire (ASCI). Cette nouvelle institution marque l’entrée du pays dans l’ère de la technologie spatiale, avec des missions liées au développement durable, à la sécurité nationale, à l’observation environnementale, ainsi qu’au renforcement de la recherche scientifique et de l’innovation technologique.
V. Amélioration de la gouvernance des données, valorisation culturelle et sociale
Dans le domaine de la gouvernance statistique, trois décrets ont été adoptés afin d’encadrer la collecte, l’analyse et la diffusion des données en Côte d’Ivoire. Ces textes visent à garantir la fiabilité, la transparence et l’accessibilité des données statistiques, qui constituent un levier incontournable pour une planification efficace des politiques publiques.
Sur le plan culturel et social, l’État valorise davantage l’engagement citoyen à travers la création de l’Ordre du Mérite de la Solidarité, qui récompense les actions solidaires et humanitaires remarquables. Par ailleurs, l’Ordre du Mérite Culturel a été modernisé pour prendre en compte les nouvelles formes artistiques émergentes, notamment l’art numérique, les industries créatives et l’innovation culturelle.
Conclusion : Vers une Côte d’Ivoire durable, inclusive et compétitive
Les décisions prises lors des Conseils des ministres du mois de juin 2025 traduisent la volonté affirmée des autorités ivoiriennes de bâtir une nation tournée résolument vers l’avenir. Elles illustrent un engagement fort pour une croissance inclusive, fondée sur la bonne gouvernance, la transformation numérique, la protection environnementale, le développement du capital humain et l’ouverture aux opportunités internationales.
Ces réformes structurantes posent les jalons d’une Côte d’Ivoire moderne et résiliente, prête à relever les défis contemporains et à saisir les opportunités de l’économie mondiale. Toutefois, leur succès dépendra de la rigueur de leur mise en œuvre sur le terrain, de l’accompagnement des populations et d’une évaluation continue de leur impact réel sur le développement national.