La procédure judiciaire est l’ensemble des règles et des actes qui régissent le déroulement d’un procès devant les tribunaux. Elle vise à garantir le respect des droits des parties, le bon fonctionnement de la justice, et la recherche de la vérité.
Elle comprend deux grandes catégories : la procédure civile, qui concerne les litiges entre particuliers ou entre personnes morales, et la procédure pénale, qui concerne les infractions à la loi pénale.
La procédure judiciaire implique l’intervention de différents acteurs, tels que les juges, les avocats, les greffiers, les huissiers, les experts, ou les témoins.
Elle nécessite des compétences spécifiques, telles que la connaissance du droit, la maîtrise des outils de recherche, la rédaction des actes de procédure, ou la gestion des dossiers.
Ce numéro a pour objectif de vous présenter les différentes étapes du processus judiciaire et les compétences nécessaires pour assister les avocats dans la gestion des dossiers.
I. Les étapes du processus judiciaire
A. La saisine du tribunal
La saisine du tribunal est l’acte par lequel une partie au litige porte son affaire devant la juridiction compétente. Elle peut se faire par :
- L’assignation, qui est un acte d’huissier par lequel le demandeur convoque le défendeur à comparaître devant le tribunal, en lui exposant ses prétentions et ses moyens de droit.
- La requête, qui est un acte écrit par lequel le demandeur sollicite le tribunal, sans avoir à informer le défendeur au préalable, dans certains cas prévus par la loi, tels que les mesures d’urgence ou les litiges de faible importance.
- La déclaration, qui est un acte oral ou écrit par lequel le demandeur se présente au greffe du tribunal, sans avoir à recourir à un huissier, dans certains cas prévus par la loi, tels que les litiges relatifs au bail d’habitation ou au crédit à la consommation.
La saisine du tribunal doit respecter certaines conditions, telles que :
- La compétence du tribunal, qui dépend du type, du montant, et du lieu du litige, et qui peut être d’ordre matériel, territorial, ou hiérarchique.
- Le délai de prescription, qui est le temps dont dispose le demandeur pour agir en justice, et qui varie selon la nature du litige, de 5 ans pour les actions personnelles ou mobilières, à 30 ans pour les actions réelles immobilières.
- La tentative de conciliation, qui est l’obligation de rechercher un accord amiable avec le défendeur, avant de saisir le tribunal, dans certains cas prévus par la loi, tels que les litiges relatifs au droit de la famille ou au droit du travail.
B. La mise en état
La mise en état est la phase de la procédure qui précède l’audience, et qui vise à préparer le dossier pour le jugement. Elle comprend :
- L’échange des conclusions, qui sont les actes écrits par lesquels les parties exposent leurs prétentions, leurs arguments, et leurs sources du droit, et qui doivent être communiquées à l’adversaire et au tribunal, dans le respect du principe du contradictoire.
- L’échange des pièces, qui sont les documents qui servent de preuve aux parties, et qui doivent être annexées aux conclusions, numérotées, et répertoriées dans un bordereau, dans le respect du principe de la loyauté.
- La fixation de la date d’audience, qui est le moment où le tribunal examinera le dossier et entendra les parties, et qui doit être notifiée aux parties par le greffe du tribunal, dans le respect du principe du délai raisonnable.
La mise en état est placée sous le contrôle du juge de la mise en état, qui est un magistrat chargé de veiller au bon déroulement de la procédure, et qui peut :
- Fixer des délais, des dates, ou des consignes aux parties, pour faciliter l’instruction du dossier.
- Ordonner des mesures d’instruction, telles que des expertises, des enquêtes, ou des témoignages, pour éclairer le tribunal sur les faits ou les questions techniques.
- Trancher des incidents de procédure, tels que des exceptions de procédure, des demandes de jonction ou de disjonction, ou des demandes de référé, pour régler les difficultés qui peuvent survenir au cours de la procédure.
C. L’audience
L’audience est la phase de la procédure qui se déroule devant le tribunal, et qui vise à permettre au juge d’apprécier le dossier et d’entendre les parties. Elle comprend :
- L’appel des affaires, qui est le moment où le greffier énonce le nom des parties et le numéro du dossier, et où les parties ou leurs avocats doivent se présenter au tribunal, sous peine de forclusion ou de défaut.
- La plaidoirie, qui est le moment où les avocats des parties exposent oralement leurs arguments, leurs moyens de droit, et leurs demandes au juge, en respectant le principe de la contradiction et le principe de la courtoisie.
- Les questions du juge, qui sont les demandes d’éclaircissements, de précisions, ou de compléments d’information que le juge peut adresser aux parties ou à leurs avocats, pour mieux comprendre le litige ou les enjeux.
- La mise en délibéré, qui est le moment où le juge annonce qu’il a terminé d’entendre les parties, et qu’il va se retirer pour réfléchir et rendre sa décision, en indiquant la date à laquelle le jugement sera prononcé.
D. Le jugement
Le jugement est la décision rendue par le tribunal, qui tranche le litige entre les parties, et qui met fin à la procédure. Il comprend :
- Le dispositif, qui est la partie du jugement qui expose les motifs et les conséquences de la décision, en accordant ou en refusant les demandes des parties, en condamnant ou en relaxant le défendeur, en octroyant ou en rejetant des dommages-intérêts, etc.
- Les motifs, qui sont la partie du jugement qui expose les raisons de la décision, en rappelant les faits, les prétentions, et les arguments des parties, en citant les sources du droit applicables, et en justifiant les choix et les interprétations du juge.
- La formule exécutoire, qui est la partie du jugement qui permet aux parties de faire exécuter la décision, en cas de non-respect volontaire ou involontaire de celle-ci, par le recours à la force publique ou à un huissier de justice.
Le jugement doit respecter certaines conditions, telles que :
- La compétence du tribunal, qui doit être vérifiée par le juge, qui peut se déclarer incompétent, si le tribunal n’est pas le bon pour connaître du litige, ou se dessaisir, si le tribunal n’est pas le bon pour statuer sur le litige.
- La motivation du jugement, qui doit être suffisante, claire, et cohérente, pour permettre aux parties de comprendre la décision, et pour permettre aux juges d’appel de contrôler la décision.
- La publicité du jugement, qui doit être prononcé en audience publique, sauf exception prévue par la loi, et qui doit être notifié aux parties, par le greffe du tribunal ou par un huissier de justice.
II. Les compétences nécessaires pour assister les avocats dans la gestion des dossiers
A. La connaissance du droit
Pour assister les avocats dans la gestion des dossiers, il est indispensable de connaître le droit, c’est-à-dire l’ensemble des règles juridiques qui régissent les rapports entre les personnes et les institutions. La connaissance du droit implique de :
- Maîtriser les sources du droit, qui sont les éléments qui créent, modifient, ou interprètent le droit, tels que la Constitution, les lois, les règlements, les traités internationaux, la jurisprudence, ou la doctrine.
- Maîtriser les branches du droit, qui sont les domaines qui regroupent les règles juridiques relatives à un aspect particulier de la vie sociale, tels que le droit civil, le droit pénal, le droit administratif, le droit du travail, le droit des affaires, etc.
- Maîtriser les principes généraux du droit, qui sont les idées fondamentales qui inspirent et orientent le droit, tels que la légalité, la sécurité juridique, la proportionnalité, l’égalité, la liberté, la dignité, etc.
B. La maîtrise des outils de recherche (voir article y dédié sur notre site)
C. La rédaction des actes de procédure
Pour assister les avocats dans la gestion des dossiers, il est utile de savoir rédiger les actes de procédure, qui sont les documents écrits qui permettent de saisir le tribunal, de communiquer avec les parties, ou de faire valoir ses droits. La rédaction des actes de procédure implique de :
- Respecter les règles de forme, qui sont les exigences relatives au contenu, au support, et à la transmission des actes de procédure, et qui varient selon le type, le domaine, et le niveau du litige. Elles comprennent notamment la mention des noms, des adresses, et des qualités des parties, la signature des avocats, le dépôt au greffe du tribunal, la notification aux parties, etc.
- Respecter les règles de fond, qui sont les exigences relatives à la validité, à l’efficacité, et à la recevabilité des actes de procédure, et qui dépendent de la nature, de l’objet, et du moment de l’acte. Elles comprennent notamment la compétence du tribunal, le délai de prescription, la tentative de conciliation, etc.
- Respecter les règles de style, qui sont les recommandations relatives à la clarté, à la rigueur, et à la persuasion des actes de procédure, et qui s’appliquent à tout document juridique. Elles comprennent notamment l’utilisation d’un langage juridique précis, cohérent, et complet, le respect de la grammaire, de l’orthographe, et de la syntaxe, l’utilisation des arguments, des preuves, et des sources du droit, etc.
D. La gestion des dossiers
Pour assister les avocats dans la gestion des dossiers, il est important de savoir organiser, classer, et archiver les documents relatifs à chaque affaire, afin de faciliter le suivi, la consultation, et la mise à jour des informations. La gestion des dossiers implique de :
- Créer un dossier pour chaque affaire, en lui attribuant un nom, un numéro, et une catégorie, en fonction du type, du domaine, et du niveau du litige, et en y rassemblant tous les documents utiles, tels que les actes de procédure, les pièces justificatives, les correspondances, les notes, etc.
- Classer les documents dans le dossier, en les ordonnant de manière logique, chronologique, et thématique, et en les numérotant, en les datant, et en les identifiant, afin de faciliter leur repérage et leur consultation.
- Archiver le dossier à la fin de l’affaire, en le conservant dans un lieu sûr, accessible, et adapté, et en respectant les règles de confidentialité, de sécurité, et de conservation des documents, afin de pouvoir le retrouver et le réutiliser en cas de besoin.
La procédure judiciaire est un processus complexe, qui requiert des compétences variées et spécifiques, pour assurer le bon déroulement et l’issue favorable d’un procès.
Cet article vous a permis de découvrir les différentes étapes du processus judiciaire, la saisine du tribunal, la mise en état, l’audience, et le jugement, et les compétences nécessaires pour assister les avocats dans la gestion des dossiers, la connaissance du droit, la maîtrise des outils de recherche, la rédaction des actes de procédure, et la gestion des dossiers.
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Luc KOUASSI
Juriste Consultant Bilingue | Formateur | Spécialiste en rédaction de contrats, d’actes extrajudiciaires, d’articles juridiques et des questions relatives au droit du travail | Politiste | Bénévole humanitaire
Une réponse
Peut on commenter le travail d’un juriste, surtout quant il est bien fait même si la perfection absolue ne peut exister sur terre, cela n’empêche d’affirmer que vous abattez un énorme boulot qui aura certainement des répercussions positives dans un futur proche que Dieu vous bénisse et vous le rende au centuple