Quel a été le point fort de ta licence en droit ?
Sans hésitation : mon année Erasmus à l’Université de Groningen aux Pays-Bas ! Partir étudier à l’étranger permet de rencontrer des étudiants du monde entier, découvrir d’autres systèmes juridiques, appréhender une approche différente de l’université, et surtout apprendre à parler couramment l’anglais, ce qui fait toute la différence une fois sur le marché du travail.
En trois conseils, quelle serait selon toi la clé de la réussite ?
D’abord, travailler dès le début et adopter un rythme soutenu. Ensuite, essayer de faire des choix (de matières, d’orientation, de stages) cohérents et en adéquation avec ses aspirations. Enfin, ne pas s’oublier, c’est-à-dire ne pas délaisser sa vie étudiante.
C’est important de prendre le temps de sortir avec ses amis, pratiquer des activités extra-universitaires (faire un peu de sport par exemple), ou s’investir dans des associations.
Qu’est-ce qui a été difficile pour toi durant ces trois premières années ?
Le rythme de travail et le stress qui va avec. Il y a beaucoup à faire dans un temps réduit: d’une semaine sur l’autre, il faut rendre des devoirs de qualité, préparer d’éventuels exposés, apprendre ses cours en vue de contrôles et cela n’est pas toujours évident. Il faut beaucoup d’organisation et de rigueur dans son travail, en commençant par se fixer plusieurs fois par semaine une plage horaire consacrée pleinement au travail personnel. Certains préfèrent la bibliothèque universitaire, fournie en informations et où l’on peut échanger avec d’autres étudiants, moi j’aime travailler le soir seule chez moi à tête reposée. Mais pas de panique: on prend rapidement l’habitude de la charge importante de travail imposée, car dès la deuxième année les choses paraissent plus simples et un semblant de vie sociale refait peu à peu surface!
Sachant que tu en as fais l’expérience tout au long de ta licence, que penses-tu des doubles cursus en droit (droit ivoirien /droit français, par exemple), et comment l’as-tu vécu ?
Je crois sincèrement que c’est en étudiant le droit comparé qu’on mesure pleinement l’importance de prendre du recul sur le droit français. C’est, certes, d’abord une preuve de polyvalence et d’adaptation que de faire une telle formation et de facultés incontestables pour l’appréhension des différents langages juridiques mais surtout une ouverture sur de nouveaux horizons qui attise l’intérêt des professionnels, en master ou en entreprise. Avoir un tel parcours étudiant est forcément un atout une fois arrivé sur le marché du travail, notamment car il permet de s’adresser à plusieurs pays recruteurs. Pour ceux ou celles qui aimeraient travailler à l’étranger, c’est un très bon premier pas.
La première année est-elle vraiment la plus difficile ?
Je ne pense pas, du moins au niveau de la charge de travail. Je dirais que la clé pour réussir sa première année est l’assiduité: il faut aller en cours, malgré que les enseignements ne soient pour certains pas toujours à la hauteur de nos espérances… Règle numéro 1: ne jamais baisser les bras, le reste du cursus d’un étudiant en droit est passionnant!
Comment préparais-tu tes examens et surtout, comment évitais-tu les fameuses secondes sessions ?
Je travaillais chaque séance de travaux dirigés durant le semestre, ainsi que les « petites » matières, ce qui me permettait de gagner un temps considérable durant les révisions. Cela permet aussi d’éviter d’apprendre sans vraiment comprendre le fond du cours appréhendé, évitant ainsi les erreurs « bêtes » dans les copies, ou les contresens. Enfin selon moi travailler à deux est idéal: dans un premier temps il faut ficher ses cours seul, puis le fait de s’interroger mutuellement avec un(e) ami(e) permet d’être certain de les maîtriser et de garder le moral!
Quel est ton meilleur souvenir de licence ?
J’ai effectué ma L3 en Chine! Cette expérience m’a permis de me remettre en question sur mes valeurs à la fois morales et personnelles. J’ai pris beaucoup de recul sur mes propres attentes du milieu juridique dans lequel je devrai m’épanouir professionnellement et cela m’a donc aidé à trouver la spécialisation qui me convient. Finalement, la licence de droit est avant tout culturellement très enrichissante.
En te remémorant ainsi ces trois années passées sur les bancs de la faculté, existe-t-il des choses que tu as ou que tu n’as pas faites et que tu regrettes aujourd’hui ?
S’il y a un conseil que je peux donner c’est d’effectuer des stages professionnels le plus tôt possible, ce que je n’ai pas fait, et dans plusieurs domaines de compétence différents, pour mieux appréhender la sphère juridique dans son aspect concret. Par ailleurs, il ne faut pas se laisser aller et attendre les partiels pour se mettre au travail, car la réalité des études de droit est qu’on manque constamment de temps. Halte à la procrastination, et vive la motivation !
Quelle est pour toi la grande différence entre le lycée et la fac de droit ?
L’autonomie! Qui se résume en la liberté absolue de faire ses propres choix (de matières, d’heures de cours, d’aller ou non en cours, etc…).
C’est d’ailleurs là l’occasion d’adopter un nouveau style de vie, et surtout un nouveau mode de travail, mais aussi d’y faire de nouvelles rencontres. Toutefois cette liberté entraîne forcément le devoir d’assumer les conséquences de ses choix: c’est là que le terme «responsabilité», cher au droit, apparaît et prend tout son sens!
En parlant de temps: t’en restait-il assez pour les sorties ?
Même s’il arrive d’avoir l’impression de ne pas avoir le temps de faire quoique ce soit, il est essentiel de le prendre ! La clé de la réussite dans les études de droit est selon moi l’efficacité: pour cela, il est nécessaire d’entretenir un certain équilibre de vie dont les sorties font évidemment partie intégrante. De plus, avec la majorité de nouveaux horizons s’offrent à vous!
Quelles sont selon toi les bonnes et mauvaises surprises d’une licence de droit ?
La bonne nouvelle, c’est l’apport culturel évident et la pluridisciplinarité des enseignements. Tout est nouveau : les matières, la méthodologie très stricte des écrits, etc… Cela suppose un apprentissage soutenu et continu, mais la richesse des acquis n’a pas de prix !
La mauvaise nouvelle, outre le travail à fournir et la difficulté relative à chacun pour s’adapter à l’environnement nouveau qu’est la fac, c’est qu’il faille acquérir très vite le syllogisme, qui est un véritable exercice de réflexion et de synthèse… Il ne faut alors pas hésiter à s’exercer chez soi ou entre amis, et demander des conseils.
As-tu effectué un job étudiant en parallèle de tes études ?
Je n’ai pas travaillé durant la licence, me laissant du temps pour effectuer des stages. Mais plusieurs de mes amis le faisaient et je pense qu’il suffit d’une bonne organisation, d’un peu de courage et surtout de volonté pour mener de front ses vies à la fois universitaire et professionnelle.
Que conseillerais-tu à un étudiant de première année concernant les éventuels stages à effectuer durant la licence ?
Les stages présentent de nombreux avantages immédiats: c’est l’occasion de découvrir en pratique les professions que l’apprentissage du droit permet d’embrasser (avocature, magistrature, juriste d’entreprise…). Et médiats: ces différentes expériences aideront tant dans le choix que pour rejoindre la profession visée, justifiant, CV à l’appui, d’une première expérience en ce sens. Sans modération, donc.
Pourquoi refaire un master alors que tu es d’ores-et-déjà titulaire d’un Master et du CAPA ?
Aujourd’hui il faut savoir que bon nombre d’étudiants en droit, malgré l’obtention de leur Master, continuent leurs études, notamment pour se spécialiser davantage ou pour passer des concours.
L’état du marché du travail n’y est pas totalement étranger non plus. Moi j’avais envie d’acquérir des compétences en management, et comme la formation est en alternance, j’acquiers à la fois un diplôme et de l’expérience professionnelle.
Enfin, comment as-tu fait pour choisir ta spécialité, en contentieux en l’occurrence ?
Le choix de la spécialité pour l’étudiant en droit peut être un moment complexe, qu’on se le dise.
Rien ne vaut une bonne discussion avec ses professeurs et des professionnels pour pouvoir le faire. Pas d’inquiétude, le choix se fait surtout en Master.