Ce vendredi 24 novembre 2023 à 19h GMT, via Google meet s’est tenue, notre causerie débat portant sur le thème: les lois sur l’euthanasie et le suicide assisté.
Dans un monde où les pratiques euthanasiques font l’objet de débat aussi bien dans le domaine juridique que social, il nous ait paru plus que nécessaire de nous pencher sur un tel sujet. Dans cet article, nous nous efforcerons de relever l’essentiel des discussions.
I- Qu’est-ce que l’euthanasie et le suicide assisté et quelles-en sont les principales différences?
L’euthanasie telle que définie par le Larousse, est l’acte d’un médecin qui provoque la mort d’un malade incurable pour abréger ses souffrances ou son agonie, soit à sa demande, soit sous autorisation de sa famille dans le cas où celui-ci serait hors d’état de manifester sa volonté.
L’euthanasie revêt deux formes tant elle peut être active que passive. Dans l’hypothèse d’une euthanasie active, il s’agira d’ingérer des substances au patient en vue d’en précipiter la mort. En ce qui concerne l’euthanasie passive, elle consiste à arrêter tout traitement curatif du patient en vue de provoquer sa mort.
Pour ce qui est du suicide assisté, il consiste pour le médecin, de fournir les moyens nécessaires au patient qui le demande, à mettre fin à ses jours. Dans ce cas là, le médecin se verra prescrire des médicaments dit létaux pour arriver à cette fin.
cependant, l’euthanasie et le suicide assisté sont soumis à des conditions avant leur mise en œuvre . La première tient à l’incurabilité de la maladie du patient et la seconde, à la manifestation de la volonté du malade, le cas échéant, des membres de sa famille.
L’euthanasie et le suicide assisté se distinguent en ce sens que au niveau de l’euthanasie, on perçoit l’implication d’un tiers ( le médecin) dans l’acte euthanasique alors que dans le suicide assisté, le patient réalise lui même l’action de mettre fin à ses jours.
II- les controverses doctrinales autour du sujet
Pour les uns, l’euthanasie et le suicide assisté sont des pratiques qui méritent leur place car respectant l’autonomie individuelle dans la mesure où le malade, a la possibilité de décider de son sort, vivre ou mourir.
ces deux pratiques sont empreintes de compassion car elle permettent au malade de mourir dans la dignité et d’abréger ses souffrances tant on sait, que sa guérison relèverait du miracle.
Toutefois, pour d’autres, pour des préoccupations éthiques, médicales et sociales estiment que la vie est sacrée et donc que nul n’a le droit d’ôter ni de s’ôter la vie. Cette interdiction de l’euthanasie et du suicide assisté réside également dans la peur de sombrer dans la dérive et un mauvais fonctionnement des services sanitaires qui peuvent se retrouver être, des lieux d’homicide et de trafic d’organes humains.
III- les lois encadrant les pratiques de l’euthanasie et du suicide assisté
En Afrique, et surtout en Côte d’Ivoire, les textes n’ont rien prévu sur l’euthanasie et le suicide assisté. Mais, celui qui provoque le décès d’un malade peut être poursuivi pour homicide. L’absence de textes réglementaires sur l’euthanasie ne laisse pas le champ libre à cette pratique. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) est contre le principe de l’euthanasie. Elle rappelle que la vocation de la médecine est de sauver la vie et non provoquer la mort.
Au Togo, la loi exprime catégoriquement son refus de légaliser de telles pratiques.
Au niveau du Gabon, la pratique de l’euthanasie passive est acceptée mais il est interdit de recourir au suicide assisté et à l’euthanasie active.
Cette position de la plupart des pays africains se justifie par les considérations religieuses, culturelles et traditionnelles très profondes dans les mentalités. En effet en Afrique, la vie humaine est sacrée, elle est un don de Dieu qu’il faut à tout prix préserver.
Quant aux pays occidentaux, les positions sont mitigées. En France par exemple, il est formellement interdit de pratiquer l’euthanasie ou le suicide assisté tandis que ces pratiques sont autorisées en Belgique, en Australie, en Autriche, au Luxembourg.
En suisse, il n’y a que le suicide assisté qui est autorisé.
IV- Quel regard devrait-on porter aujourd’hui à la pratique de l’euthanasie et du suicide assisté ?
Au terme de la causerie, tous furent unanimes sur le fait qu’il fallait maintenant en Afrique, légaliser ces pratiques en les encadrant et en tenant compte des mentalités. Pour certains, l’euthanasie et le suicide assisté viennent en libération du malade n’ayant plus aucun espoir de recouvrir la santé. Elles sont donc un moyen efficace de mourir dignement et de limiter les souffrances de l’agonie.